Rencontrés dans des bars, des métros, aux abords de la ville, ils ne sont ni acteurs ni amateurs de théâtre. Parfois étrangers – à la langue, à l’écriture – ils sont habités par un sentiment inextinguible fait de tristesse, d’insatisfaction cuisante et de douleur morale : la peine. C’est elle qu’ils viennent exposer.

La constitution d’un spectacle fonctionne sur un modèle quasi géologique d’accumulation de strates. La paésine exige pour former des paysages l’interpénétration de chaque strate par contrainte sous l’action d’une sorte de violence. Durant l’élaboration du spectacle, il sera fait de même : en déplaçant les acteurs sur des territoires inconnus pour les confronter, chaque soir, à d’autres artistes invités, plasticien, danseur, chorégraphe, musicien ou vidéaste, comme autant de cataclysmes physiques et météorologiques.