Troubles Obsessionnels Compulsifs

Résumé
Note de l'auteur
Les TOC-és

• Résumé

Un Trouble Obsessionnel Compulsif va naître dans la tête d’un jeune avocat obsédé par le virus du Sida. « Et si j’avais envie de me jeter par la fenêtre », se demande-t-il. Devra t-il déménager au rez-de-chaussée ? Faudra t-il qu’il installe des matelas en bas de chez lui ?

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• Note de l'auteur

Je vis depuis dix ans entouré de fous. Je note depuis dix ans les histoires qu'ils me racontent. L'une d'elles m'a particulièrement troublé car j'y ai été intimement mêlé.

J'ai été le créateur involontaire d'une obsession ou plus justement, d'un trouble obsessionnel compulsif ! Chamboulé par cet épisode, j'ai voulu découvrir l'homme que j'avais contaminé. Je me suis rapproché de lui, il est vite devenu un de mes amis.

Dans le plus grand secret je me suis inspiré de notre histoire, de nos conversations pour écrire cette pièce de théâtre. Une fois fier de moi, je lui ai soumis le fruit de mon travail. Il a lu, il a rit. Il est aujourd'hui (presque) guéri.

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• Les TOC-és

Augustin d'Ollone
Névroses : Troubles Obsessionnels Compulsifs.
Traitement : Prozac (sans succès).
Thérapie : Docteur Kloch.

Traumatisé à l'âge de six ans par un gitan qui menace de le tuer, Augustin se renferme entièrement sur lui-même et écrit des spectacles profondément racistes. Cette première expérience créative est une révélation qui lui fait beaucoup de bien. Malheureusement à l'âge de treize ans, une hernie inguinal (gonflement du testicule droit) vient tout foutre en l'air. Il sort fatigué de l'hôpital, son médecin traitant lui prescrit un test HIV. Vierge, il ne comprend pas, et sombre dans une obsession compulsive portant sur le Syndrome d'Immuno Déficience Acquise.

Il se lave les mains cinquante fois par jour, porte des gants afin d'éviter toute contamination manuelle et marche avec des semelles compensées le protégeant d'un piétinement intempestif de seringues infectées. Aujourd'hui, simplement dépressif, il est considéré comme guéri.

Charles-Antoine Degoulange
Psychose : Paranoïa.
Traitement : Doliprane.
Thérapie : aucune jusqu'à ce jour.

Terrorisé à l'idée d'avoir envie de tuer sa mère, Charles-Antoine quitte le domicile parental dès l'âge de trois ans. Profitant de sa petite taille, il se fait engager dans un cirque en qualité de nain. Sa carrière est lancée, son corps aussi. L'arrêt du Conseil d'Etat du 27 octobre 1995 ruine ce conte de fée. Il est contraint à la retraite anticipée. Il rentre chez ses parents où il tente d'étouffer sa mère avec une serpillière.

Egalement interné à l'hôpital psychiatrique Charles Perrens, il fait un transfert sur Augustin d'Ollone qu'il tète. Attendri, ce dernier l'engage dans sa troupe.

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Thierry Tarrane
Névroses : Phobies d'impulsions, trouble panique, hypocondrie.
Traitement : Deroxat, Xanax, Sollian.
Thérapie : Docteur Catana depuis trois ans (résultats peu convaincants).

Protoporphirique et anxieux compulsif, Thierry Tarrane souffre de troubles panique et d'angoisses de défenestration.
Terrorisé à l'idée de devenir malencontreusement homosexuel ou séropositif, Thierry Tarrane redoute tout acte sexuel impliquant deux personnes. Persuadé d'être probablement vierge par erreur (problème de trou noir ?) Thierry se réfugie dans le poisson. Il est obsédé par les perches du Nil (de crainte d'être attiré par des prostituées en rentrant de son jogging effectué au Champ de mars puisqu'il passe prés du club "Chez Dany" le dimanche matin vers 7-7h30).

Vivant seul avec ses parents, il rêve en permanence de dormir la fenêtre ouverte caché sous ses couvertures. Il aime beaucoup porter des croix et se fout complètement du théâtre.

Xavier Bernard
Névroses : Dépression chronique en alternance avec
des crises de panique aiguës.
Traitement : Tranxen, Xanax, Zoloft, Avlocardyl.
Thérapie : Relaxation, hypnose.

C'est après une dépression sévère à cause de sa fac située dans le 93 (Seine Saint Denis) que Xavier Bernard décide de tout envoyer bouler et de s'inscrire au cours Florent en janvier 1999. Après plusieurs attaques de panique sur scène, il est définitivement rayé de l'école en mars 2000 malgré des cures incessantes de relaxation appuyées par un traitement lourd aux anxiolytiques et bêta bloquants.

Les effets secondaires sont terribles, il devient impuissant et s'inscrit du coup au séminaire international traditionaliste catholique de Wiegresbad (Allemagne). C'est encore une catastrophe : il sombre à nouveau dans la dépression, contamine l'ensemble de ses camarades, et vit quelques temps en ermite dans la forêt bavaroise. Son père, médecin, récupère une loque humaine de trente kilos et l'interne de force à l'hôpital psychiatrique Charles Perrens de Bordeaux. Il y fait la connaissance d'Augustin d'Ollone qui l'engage dans sa pièce.

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Joséphine Draï
Névrose : Hyper activité de conversion accompagnée de réactions dissociatives.
Traitement : Adderall XR.
Thérapie : On sait pas trop, on cherche..

Victime d'une fièvre puerpérale lors de l'accouchement, la mère de Joséphine meurt après d'affreuses souffrances. Son père, rentier homosexuel, la tient pour responsable. Se sentant incapable de la noyer, il la lance tous les lundis sur les murs de sa chambre. L'enfant y prend goût et se tape le crâne contre toutes les parois qu'elle rencontre.

Après des vacances désastreuses dans les calanques de Cassis, elle est internée en hôpital psychiatrique. Elle en sort il y a un an grâce à Augustin d'Ollone qui oublie son casque de mobylette dans un couloir.

Denis Beaumatin
Névrose : Narcolepsie, épilepsie, complexe du poil.
Traitement : Dépakine
Thérapie : Nathalie Delugeard (esthéticienne).

Denis aime l'eau. A seize ans, il intègre naturellement le CFMALC : Centre de Formation aux Métiers Aquatiques de Louhans Cuiseaux. A l'aube de sa dix-septième année, il s'aperçoit qu' un poil a poussé sur son torse : il ne s'affichera plus jamais en maillot de bain à la piscine municipale Georges Moustaki. Il devient si craintif à l'idée que quelqu'un découvre son poil qu' il n'ose plus fermer l'oeil, même la nuit. A trop vouloir veiller, il devient narcoleptique.

Pris d'endormissements soudain accompagnés de ronflements bruyants, il est expulsé de son appartement pour tapage nocturne. Condamné à 150000 francs de dommages et intérêts pour avoir heurté un Mac Donald avec un tractopelle, Denis est également ruiné. Son professeur de dos crawlé vient à son aide et le confie à un de ses amis psychiatre itinérant qui lui conseille de s'épiler. C'est chez une esthéticienne qu'il fait la connaissance d'Augustin d'Ollone venu se faire le maillot.

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