Traveling Lady

du 3 au 4 novembre 2014

Traveling Lady

  • Mise en scène : Jessica Mitrani
  • Avec : Rossy De Palma
En 1889, Elizabeth Cochrane, alias Nellie Bly, fit le tour du monde en 72 jours. Elle était partie avec une seule robe, quelques sous-vêtements, un petit nécessaire de toilette. C’est le périple de Bly qui sert de toile de fond au spectacle multimédia de l’artiste Jessica Mitrani et de Rossy de Palma, actrice habituée aux films d’Almódovar.
  • Le périple d'une femme

Aujourd’hui qu’il suffit de quelques clics pour faire le tour du monde, quelles solutions peut bien trouver une femme qui veut voyager, changer de peau, de corps, de tout ?

En 1889, Elizabeth Cochrane, alias Nellie Bly, fit le tour du monde en 72 jours. Elle était partie avec une seule robe, quelques sous-vêtements, un petit nécessaire de toilette. C’est le périple de Bly qui sert de toile de fond au spectacle multimédia de l’artiste Jessica Mitrani et de Rossy de Palma, actrice habituée aux films d’Almódovar. Mêlant images d’archives, animation, sculpture, cartographie, jeux de lumière et morphing en direct, Traveling Lady propose de comprendre comment une femme d’aujourd’hui fait le tour du monde en même pas une heure et doit, pour survivre, apprendre à changer de forme à l’infini.

  • Entretien avec Jessica Mitrani

Comment avez-vous rencontré Rossy de Palma et pourquoi avez-vous décidé de travailler ensemble ?
Nous nous sommes rencontrées pour la première fois en 2012 à Paris, au Centre Georges Pompidou, lors du festival du film ASVOFF (A Shaded View on Fashion Film). Rossy y faisait une performance et je présentais mon court métrage Headpieces for Peace (cette vidéo a gagné le Grand Prix du festival). Nous nous sommes recroisées en 2013 grâce à notre amie commune, la chanteuse cubaine Cucu Diamantes, et les choses se sont faites comme ça, naturellement. Plus tard dans l’année, Rossy devenait la narratrice de mon court métrage La Divanee, notre première collaboration. La Divanee s’inspire d’une histoire vraie, celle de la comtesse de Guell Palomba Matas Mujika de Pumeral y Santiago, qui, à l’âge de 18 ans, s’est allongée sur un divan et a refusé de se relever à tout jamais. Nous avons décidé de travailler ensemble car nous avons un intérêt commun pour une vision alternative de la féminité, pour le fait de pousser les limites des dynamiques de genre et de société, et aussi nous partageons la même excitation pour la philosophie et l’esthétique surréalistes. Sur la chaise longue où elle s’assoit, la comtesse de Guell écrit sept romans et donne même naissance à un enfant. Si l’histoire de départ est vraie, on ne trouve nulle trace de ce personnage sur Internet. (Silence et grand sourire)

Jessica, peut-on dire que vous travaillez sur la construction de la féminité, et notamment sur la relation entre féminité et mode ?
Oui. Je travaille avec des médias multiples, de la performance, de la sculpture, de la vidéo. En exploitant la narration, l’humour et les tropes psychanalytiques, j’explore la construction sociale et esthétique de la féminité et la façon dont elle donne forme à l’identité.

Qu’est-ce qui vous a plu dans la figure d’Elizabeth Cochrane, alias Nellie Bly, au point de construire votre spectacle autour d’elle ?
J’ai tout de suite été touchée par une photographie de Nellie Bly avec son manteau habituel et sa petite valise. Je l’ai vue pour la première fois dans le livre de Giuliana Bruno, Atlas of Emotion. J’ai été touchée par la détermination audacieuse que j’ai perçue dans cette photographie sans connaître sa vraie histoire. J’ai été attirée par ce qu’elle représentait, et non par ce qu’elle était. À mes yeux, elle représentait l’idée d’une féminité portative, cette allure de l’être mobile qui conserve toutefois l’essentiel. Cette féminité conditionnée idéale est quelque chose qu’on retrouve encore dans les pages des magazines de mode aujourd’hui. Après avoir découvert cette photo, j’ai créé un « manuel » de voyage universel. De nos jours, les aéroports et gares sont remplis de livres de self-help, de guides du bien-être, comme si l’espace de transition rendait un être plus enclin au changement. Le manuel que j’ai conçu contient des règles et des instructions pour le mouvement. La performance est fondée par l’esthétique et des idées qui émanent de ce manuel imaginaire.

Comment allez-vous construire le personnage qu’incarne Rossy de Palma ? Y a-t-il une intention psychologique ?
Aucun développement de personnage ne nous semble vraiment nécessaire. Je ne crois pas qu’il y ait vraiment de personnages au sens classique du terme, même si le spectacle s’inspire d’une femme réelle. Il n’y a pas de biographie à raconter. Les personnages ici ce sont les idées qui se produisent sur scène.

Traveling Lady semble un spectacle hautement technologique. Qu’est-ce qui explique ce recours à la technologie ?
L’aspect technologique est venu naturellement. Il est un peu comme une façon organique de raconter cette histoire. Nous utiliserons des projections cartographiques et des écrans multiples pour que Rossy ait une présence à la fois dans le film et sur la scène.

Comment allez-vous travailler toutes les deux ?
En répétant. Ensemble. Nous venons de nous retrouver à Paris pour revoir la structure de la performance, et en juillet, Rossy viendra à New York pour travailler différentes scènes et pour tourner les éléments filmés de la performance. Nous fusionnons grâce à nos nez. C’est de là que l’instinct s’élève.

Entretien réalisé par Stéphane Bouquet — juin 2014

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17, boulevard Jourdan 75014 Paris
Spectacle terminé depuis le mardi 4 novembre 2014

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