The Fairy Queen

Après Passions baroques, cette nouvelle collaboration de la Clef des Chants avec l’Opéra de Lille et son ensemble en résidence, Le Concert d’Astrée, associés à des structures comme Muziektheater Transparant et le Duo Dijon, est l’occasion de présenter une oeuvre emblématique de la musique baroque, alors que l’on célèbre en 2009 le 350è anniversaire de la naissance de Purcell.

The Fairy Queen est créé le 2 mai 1692 au Queen’s Theatre, Dorset Garden. Bien que le nombre total de représentations ne soit pas connu, des écrits de l’époque laissent supposer que l’oeuvre fut extrêmement populaire.

L’oeuvre se présente comme une série de tableaux comprenant airs, danses, interludes instrumentaux et masques destinés à s’insérer entre les scènes adaptées du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare.

On y retrouve les chassés-croisés des deux couples d’amoureux et les démêlés entre Titania et Obéron, le roi et la reine des Fées, mais également le côté enchanteur de la pièce originale, avec la présence de nombreux personnages allégoriques et féeriques.

Purcell signe pour The Fairy Queen une partition brillante et toute en contrastes : on passe de la jubilation de certains passages enchanteurs, parmi lesquels la scène exubérante du poète ivre ou les incroyables imitations de chants d’oiseaux, à la délicatesse de certaines scènes toutes d’émotion contenue, comme les entrées de la Nuit, du Secret et du Sommeil à l’acte I ou la célèbre « plainte » de l’acte V.

• Note d'intention

Fairy Queen est l’une des oeuvres innombrables que Henry Purcell a composées pour le théâtre. Comme tant d’autres à cette époque, il s’agit d’une adaptation mise au goût du jour d’une oeuvre plus ancienne, en l’occurrence le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare.

Cette comédie-féerie célèbre se déroule en grande partie dans une forêt où Oberon et Titania règnent en maîtres. Quatre jeunes gens en peine d’amour errent dans son atmosphère enchantée, en quête l’un de l’autre ou d’eux-mêmes, égarés par le désir qui les anime, subjugués par la passion et à la merci des tours de Puck, le valet d’Oberon. Au XVIIe siècle, le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare devient The Fairy Queen : un spectacle auquel s’ajoutent des chants et des danses, et dans lequel tous les registres du théâtre sont mis en oeuvre.

La direction musicale de cette production est signée par Emmanuelle Haïm, qui dirige son propre ensemble, Le Concert d’Astrée. À la demande de l’Opéra de Lille et de La Clef des Chants, c’est à Wouter Van Looy que revient la mise en scène de The Fairy Queen. Pour les costumes, il invite la jeune artiste belge Freija Van Esbroeck qui, en la dotant d’extensions animales, met superbement à nu la vulnérabilité humaine. Ses personnages extériorisent leurs instincts bestiaux par le biais de prothèses poétiques. Pour The Fairy Queen, elle crée un monde passionnant de machineries et de costumes qui prennent les personnages par surprise et les confrontent à un univers surréaliste : une forêt pour amants égarés, perdus en eux-mêmes et engloutis par l’irréel, dont le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare forme la trame textuelle.

Le choeur et les solistes du Concert d’Astrée sont accompagnés de danseurs qui représentent les amoureux, dans ce monde régi par Puck.

Direction musicale Emmanuelle Haïm.
Mise en scène Wouter Van Looy
Chorégraphie & vidéo Vivian Cruz
Costumes Freija Van Esbroeck Décor et lumière Sascha van Riel
Univers sonore Michel Vanderhaeghen
Orchestre & Ensemble Vocal du Concert d’Astrée 12 à 16 chanteurs, 12 musiciens, 1 comédien, 4 danseurs (sous réserve)
Coproduction Opéra de Lille, La Clef des Chants, Le Duo Dijon, Muziektheater Transparant.
Avec le soutien à la diffusion d’Arcadi (Action régionale pour la création artistique et la diffusion en Île-de-France).