Teodora Castellucci / Boyzie Cekwana

Bobigny (93)
du 7 au 9 mai 2010
1h20

Teodora Castellucci / Boyzie Cekwana

Après à elle vide, pièce incarnant la rencontre de deux inquiétantes figures oniriques, Teodora Castellucci poursuit son voyage sur les rivages du fantastique... Boyzie Cekwana présente la deuxième partie d'une trilogie consacrée à la fabrique et au contrôle de l'identité, un retour aux sources de son projet, « à l'espace occupé par les territoires qui se trouvent de chaque côté de la peau ».
  • Teodora Castellucci - Cinquinta hurlanti, quaranta ruggenti, sessanta stridenti

Après à elle vide, pièce incarnant la rencontre de deux inquiétantes figures oniriques, Teodora Castellucci poursuit son voyage sur les rivages du fantastique : métamorphoses, apparitions crépusculaires, croisements de symboles, exploration des puissances animales et naturelles forment le paysage tourmenté de ses chorégraphies.

Avec cette création, nous sommes entraînés dans une navigation en eaux périlleuses. Les cinquantièmes hurlants, quarantièmes rugissants, et soixantièmes stridents sont ces vents violents qui se rencontrent au Cap Horn, donnant naissance à des vagues qui peuvent atteindre des proportions gigantesques. Son passage est l'un des plus dangereux au monde – mythe redouté qui hante les histoires et les chants de marins. Confronté à cet environnement hostile, le navigateur doit faire corps avec l'objet dont dépend sa survie – le bateau – créant un agencement inédit, un corps-machine en lutte avec les éléments. C'est en partant des images de cette lutte et de cette union que les membres de Dewey Dell ont composé leur fresque.

Telles des allégories transportées par cet imaginaire d'air et de flux, les trois danseuses secouent l'espace. Enchâssées dans leurs costumes chimériques, elles deviennent vents contraires, courants d'air chaud et froid, voiles soulevées, coques emportées. Tandis que les lumières et la musique déferlent sur elles comme des vagues, leurs corps flottent entre l'eau et l'écume, la rafale, le tourbillon.

Visions de demi-veille, ces trois points flottant jouent sur les perspectives, les obliques, le proche et le lointain, les lignes de fuite. Usant de toutes les ressources rythmiques du corps, leur danse accomplit la fusion fluide de strates visuelles contradictoires. Un opéra pour éléments déchaînés, évoquant les sirènes et les parques de la mythologie, aussi bien que les forces météorologiques.

  • Boyzie Cekwana - On the 12th night of never, I will not be held black

Deuxième partie d'une trilogie consacrée à la fabrique et au contrôle de l'identité, la nouvelle création de Boyzie Cekwana est un retour aux sources de son projet, « à l'espace occupé par les territoires qui se trouvent de chaque côté de la peau ». Cherchant à sonder les contours de l'altérité contemporaine au plus près de ses paradoxes, On the 12th night of never, I will not be held black fouille, remue, détraque les mécanismes intimes qui contribuent à façonner notre perception et nos désirs.

Prolongation des thèmes abordés dans Influx Controls : I wanna be wanna be, cette pièce effectue un déplacement du regard : d'une vision globale jouant des masques et des déguisements du pouvoir, la focale glisse vers un nœud plus subjectif, où la relation à sa propre image se heurte aux figures de l'autre.

Afin de capturer cette image construite par de nombreuses strates politiques, historiques, culturelles – et de confronter ses plans conflictuels, Boyzie Cekwana a choisi de superposer plusieurs cadres de représentation. Dans l'espace de la scène, une multitude de réalités miniatures s'opposent, se reflètent comme autant de mises en abîmes ; des échelles de vie se rencontrent, donnant lieu à un échange continu de perspectives, entre les corps, les réductions de mondes, les projections vidéos.

Au milieu de ces filtres de lecture, qu'animent à leur tour ceux de chaque spectateur, la voix de la chanteuse Pinkie Mtshali introduit une jonction et une césure. À la fois porteuse et perturbatrice du sens, élément fluide du discours qui s'élabore, et courant mélodique qui nous laisse dériver, elle appuie ou apaise les affects qui parcourent la scène.

Des chansons d'amour issues des « township » ou des airs d'opéra résonnent, emmêlant les références et les cultures, rendant l'identité à son incertitude vivante. « Lors de la douzième nuit de jamais, je ne serai plus considéré comme un noir » introduit l'idée d'un événement utopique et toujours différé – un impossible, dont l'acte artistique est la mise à l'épreuve constante.

Gilles Amalvi

 

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9, bd Lénine 93000 Bobigny
Spectacle terminé depuis le dimanche 9 mai 2010

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