Radical Light

du 9 au 15 avril 2018
1 heure

Radical Light

Salva Sanchis igne une pièce nourrie par une bande-son qui met la pulsation au centre, alliant la force et la grâce, la délicatesse et l’épure.
Le chorégraphe espagnol Salva Sanchis a déjà produit près d'une vingtaine de pièces et travaillé à plusieurs reprises avec Ann Teresa de Keersmaeker. Avec Radical Light, il signe une pièce nourrie par une bande-son qui met la pulsation au centre, alliant la force et la grâce, la délicatesse et l’épure.
  • Une danse intuitive

Quand la pièce commence, les interprètes ont déjà investi le plateau et, plus précisément, le tapis orange au centre de la scène. Certains dansent, d’autres les observent. Les mouvements sont précis, aériens. Puis la partition musicale, d’abord minimale, se développe, augmente en richesse et en puissance. La danse se fait plus vive, plus ample.

Tout au long de Radical Light, les cinq interprètes déroulent un mouvement continu, fluide, passant d’une vitesse et d’une amplitude à une autre. Surtout, ils conjuguent avec virtuosité une qualité de mouvements qui emprunte autant à la danse « de plaisir », telle qu’on peut la pratiquer seul chez soi ou en discothèque, qu’à une danse formelle, avec son architecture et la précision de son vocabulaire. Nourrie par une bande-son qui met la pulsation au centre, la pièce allie la force et la grâce, la délicatesse et l’épure.

L.D.

  • A propos

Le chorégraphe espagnol Salva Sanchis a déjà produit près d'une vingtaine de pièces et travaillé à plusieurs reprises avec Ann Teresa de Keersmaeker. Avec Radical Light, il signe une pièce en dialogue avec la musique de Senjan Jansen et Joris Vermeirenqui qui, sous le nom de Discodesafinado, composent de la techno minimale.

Construite entièrement autour de la notion de pulsation, présente explicitement dans la musique et dans le mouvement, Radical Light travaille au mélange de la « danse populaire » et de la « danse contemporaine ». Comme le souligne Salva Sanchis : « Quand nous utilisons le mot " danse " , nous pouvons y mettre beaucoup de sens différents. Au moins deux sens m'intéressent en particulier. Le premier fait référence aux mouvements que nous faisons spontanément quand on danse dans une discothèque, dans une fête ou seul chez soi.

C'est une danse qui exprime ou facilite une forme de joie physique, et qui établit une manière intuitive de se mouvoir, même si elle est aussi socialement définie. La seconde fait référence à la danse telle qu'elle apparaît dans certaines performances de danses contemporaines, quand les mouvements sont construits et interprétés selon des lois intrinsèques de techniques de danse, comme le phrasé, l'architecture. Ce qui m'intéresse précisément, c'est la connexion entre ces deux types de danse. »

Sur le plateau, cela se traduit par un tapis orange sur lequel entrent et sortent les cinq danseurs habillés de noir – quatre hommes et une femme. Au son d'une musique planante, on peut croire qu'ils font des essais sous le regard des autres ou bien qu'ils s'exercent à des danses solitaires, chacun plongé dans son monde intérieur. Leur danse est délicate, légère, pleine d'élans et de tournoiements. Très vite, elle déborde du cadre : le tapis les met en lumière mais certains dansent dans l'ombre et il se dégage un tableau d'une étonnante douceur.

Puis ils s'enhardissent, commencent à jouer avec les appuis, avec le sol. La lumière change, une ligne plus mélodique s'installe, la danse gagne en vitesse, des figures de groupe se dessinent sans pour autant que les danseurs se regardent et interagissent. Enfin la techno l'emporte, le son monte en puissance, les vitesses de la danse et de la musique se disjoignent et se rejoignent. Les mouvements se font machiniques, jouent des arrêts, puis gagnent en amplitude, deviennent plus vifs, plus dessinés et se rapprochent des « battles ».

La pièce se déploie ainsi dans un flux continu, en expansion, en aller-retour permanent entre figures de groupe et solos, entre synchronisme et décalage, rythmée par les changements de lumière pour se finir à grande vitesse, emportant le mouvement et le son dans une même intensité. Et Radical Light nous entraîne dans une plongée fascinante vers un monde régi par les lois de la pulsation musicale et chorégraphique.

Laure Dautzenberg

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Théâtre de la Bastille

76, rue de la Roquette 75011 Paris

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Spectacle terminé depuis le dimanche 15 avril 2018

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