Présents parallèles

Paris 18e
du 7 septembre au 3 novembre 2016
1h20

Présents parallèles

Une comédienne et son mari, directeur de théâtre, tentent de monter une étrange pièce et pour cela de séduire un mystérieux producteur. Aujourd'hui. Ou plutôt, dans un aujourd'hui dans lequel les nazis auraient gagné la guerre en 1944 et seraient encore au pouvoir, en 2016, dans toute l'Europe. Jean Alibert, Marianne Basler et Xavier Gallais joue un texte de Jacques Attali.
  • Et si les nazis avaient gagné la guerre

Une comédienne et son mari, directeur de théâtre, tentent de monter une étrange pièce et pour cela de séduire un mystérieux producteur. Aujourd'hui. Ou plutôt, dans un aujourd'hui dans lequel les nazis auraient gagné la guerre en 1944 et seraient encore au pouvoir, en 2016, dans toute l'Europe. Quel est ce monde ? En quoi est-il différent du nôtre ?... Que nous dit-il de ce que nous sommes ?

Ainsi commence Présents Parallèles.

Jusqu'à ce qu'un premier coup de théâtre nous fasse basculer dans un autre réel, puis dans un autre encore... Tout change, sauf les passions humaines, aussi violentes dans tous les présents parallèles. À moins que...

  • Note d'intention

Mettre en scène Présents parallèles, c’est expérimenter le destin de Sisyphe.

D’abord, la pièce en son récit linéaire est comme une poupée gigogne : dans chaque acte se cache le suivant, puisque l’on découvre à chaque fin que les personnages étaient des comédiens en train de répéter. Des comédiens qui répètent une pièce où des comédiens répètent une pièce où des comédiens essayent de monter une pièce... Lue à l’envers, Présents parallèles est cette mise en abîme vertigineuse. Jouée à l’endroit, elle est un voyage dans le temps qui nous montre ce qu’était le Paris théâtral, lâche et égoïste de l’Occupation, mais aussi ce que serait le monde aujourd’hui si l’Allemagne nazie avait gagné la guerre...

Pour que les présents soient parallèles, il faut que l’Histoire ne choisisse pas entre les possibles, mais qu’elle les additionne, qu’elle se déploie en une arborescence illimitée, qu’elle arrose de l’eau du temps l’arbre aux ramures infinies dont les fruits sont nos existences.

Les défis de la mise en scène sont au nombre de trois.

Il est d’abord question d’organiser le labyrinthe, de perdre le spectateur tout en semant les indices nécessaires à son salut. Désorienté, toujours ; abandonné, jamais. Par des écorchures de l’illusion théâtrale, par quelques fissures de jeu, il conviendra de signaler que l’on est avec des comédiens qui répètent, sans l’avouer clairement pour autant : est-ce l’acteur qui a dérapé brièvement ou son personnage qui est ainsi ? Les possibles aussi doivent être parallèles, car nous sommes dans une pièce cousue d’hypothèses.

Il faut ensuite installer l’emboitement des visions du théâtre. Le décor représentera un manteau d’Arlequin, dont se détache le cadre de scène : au recto est un rideau d’avant-scène, au verso est une loge. Mais recto et verso ont-ils ici le moindre sens ? L’immuable rituel du théâtre, avec son quatrième mur, comme une frontière mobile, installe la passerelle entre 1943 et les deux 2016, celui de la démocratie où nous vivons et celui du nazisme qui pourrait encore être.

Enfin, et c’est le plus ardu, il faut accompagner le spectateur jusqu’au bout du voyage... qui en est le début ! Car le temps n’est, en vérité, pas linéaire dans Présents Parallèles, il est circulaire, de sorte que la fin rejoint le commencement. En effet, si les présents sont parallèles, on peut sauter de l’un à l’autre à la seule condition de déchirer le rideau du réel. Alors, le ruban des événements se referme et forme une boucle de Möbius, une torsade sur laquelle on avance en ne changeant jamais de face, tout en parcourant ses deux côtés. Il faut, du chaos originel de la pièce à la surprise finale, assurer la continuité de la compréhension malgré les coups de théâtre - ou grâce à eux.

Ici interviennent les comédiens, dirigés pour jouer « ceux qui jouent ceux qui jouent ». De chaque époque ils assurent l’homogénéité, tout en creusant les fêlures par lesquelles suinte le temps et s’infiltre le doute.

Dans l’imbrication des moments et des théâtres, que faut-il laisser paraître, que faut-il trahir des intentions de l’auteur, que faut-il privilégier, de l’histoire narrée à chaque acte ou de la leçon globale de la pièce sur les aléas de l’Histoire ? Les répétitions devront répondre à ces questions, afin de convaincre le spectateur d’abandonner la volonté de compréhension rationnelle des événements de la scène et de laisser advenir la lucidité du vertige, qui seule permet d’appréhender le propos de l’auteur. Le cerveau peut maîtriser une énigme à trois dimensions, seul l’esprit peut englober la quatrième dimension, l’espace-temps. Passer du cerveau à l’esprit, de l’intelligence à l’intuition, tel est le défi proposé au public de Présents parallèles.

Trois actes, trois pièces en une, et la réécriture de la règle des trois unités : l’unité de lieu (un même théâtre à travers trois époques), une nouvelle unité de temps (plusieurs espaces temporels en connexion, la France de 2016 toujours occupée par les nazis et la France de 2016 démocratique, toutes deux « petites-filles » de la France de novembre 1943) et une unité d’action protéiforme (une seule pièce faite de répétitions emboîtées).

Cette pièce est un labyrinthe en quatre dimensions, une pyramide de possibles dont l’entrée et la sortie sont la même issue, et dont le reflet dans la rivière du temps serait un autre monde. Bienvenue dans un théâtre non euclidien. Bon voyage !

Christophe Barbier

Sélection d’avis du public

présents parallèles Par Danièle M. - 19 octobre 2016 à 17h29

nullisssime, pitoyable, éprouvant, qu'est venu faire Christophe Barbier dans cette galère??? Nonno.

Par Kevin O. - 18 septembre 2016 à 09h11

Je recommande

Par Mélanie B. - 15 septembre 2016 à 13h40

J'adore!

Synthèse des avis du public

3,7 / 5

Pour 3 Notes

67%
0%
0%
0%
33%

Vous avez vu ce spectacle ? Quel est votre avis ?

Note

Excellent

Très bon

Bon

Pas mal

Peut mieux faire

Ce champ est obligatoire
Ce champ est obligatoire

Vous pouvez consulter notre politique de modération

4 3 5
présents parallèles Par Danièle M. (1 avis) - 19 octobre 2016 à 17h29

nullisssime, pitoyable, éprouvant, qu'est venu faire Christophe Barbier dans cette galère??? Nonno.

Par Kevin O. (1 avis) - 18 septembre 2016 à 09h11

Je recommande

Par Mélanie B. (2 avis) - 15 septembre 2016 à 13h40

J'adore!

Informations pratiques

Reine Blanche

2 bis, Passage La Ruelle 75018 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Gare du Nord Restaurant Salle climatisée
  • Métro : La Chapelle à 272 m
  • Bus : Département - Marx Dormoy à 78 m, Pajol - Département à 169 m, Place de la Chapelle à 179 m, Ordener - Marx Dormoy à 348 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Reine Blanche
2 bis, Passage La Ruelle 75018 Paris
Spectacle terminé depuis le jeudi 3 novembre 2016

Pourraient aussi vous intéresser

Partenaire
Le Montespan

Théâtre Actuel La Bruyère

La Danseuse

Théâtre de Belleville

- 16%
Music-Hall Colette

Tristan Bernard

La réunification des deux Corées

Théâtre de la Porte Saint-Martin

Spectacle terminé depuis le jeudi 3 novembre 2016