Pina Bausch - Nelken

« Je me suis toujours efforcée d’exprimer par la danse ce que je ressentais… la danse naît d’une nécessité et d’un besoin : celui d’inventer un langage pour ce qui ne pourrait pas se faire comprendre d’une autre manière. » Pina Bausch

• La danse-théâtre sur parterre d'oeillets

La scénographie concourt au réalisme voulu par Pina Bausch : le plateau peut être recouvert de terre, d’herbe ou d’eau.

Dans Nelken (1982 / 1983), ce sont des centaines d’œillets roses. Ce paysage idyllique où les danseurs jouent comme des grands enfants va bientôt se révéler dangereux : des chiens-loups rôdent comme une menace, de gros cartons s’abattent sur les gens, provoquant des hurlements… La panique s’empare des uns et des autres et dévoile le vrai visage des individus, les mécanismes de la domination et de la soumission. Le jardin des délices se trouve alors piétiné, dévasté.

Frappée par la disparition soudaine de la chorégraphe, la compagnie – le Tanztheater Wuppertal – ne s’est pas arrêtée : avec une fidélité admirable, elle continue de présenter les œuvres qu’elle a créées, faisant vivre un répertoire qui survit à sa fondatrice. Les danseurs du Tanztheater Wuppertal forment une sorte de « famille », communauté à géométrie variable suivant les nécessités de la programmation et les disponibilités de chacun, avec – lors des reprises – le louable souci des « anciens » de transmettre à ceux qui sont entrés récemment dans la troupe ce qu’ils ont appris auprès de Pina. Le Tanztheater Wuppertal fête en 2014 ses quarante ans d’existence. Il est maintenant placé sous la direction artistique de Lutz Förster, figure emblématique de la compagnie.

Josseline Le Bourhis

• La presse

« pièce pour 23 danseurs et chef-d’œuvre absolu de la chorégraphe allemande. (…) De 1982 à aujourd’hui, la modernité de Nelken en met plein la vue. Non seulement dans sa construction cinématographique, son montage cut habituel chez la chorégraphe, sa façon d’hystériser des situations pour secouer le rythme, mais aussi dans la présence d’images qui habitent les plateaux, l’imaginaire et le quotidien. (…) pièce sans arrêt magnifique » Rosita Boisseau, Le Monde, 14 mai 2015