Entre le piano et l’orchestre, tout est affaire de complicité. Et avant les grands concertos romantiques, point de rivalité : Mozart a cerné ce que le « dialogue partagé » pouvait apporter de force. Le piano, alerte et vivace, reprend chaque élément musical présenté par l’orchestre ; et l’orchestre amplifie, en le développant, chaque geste présenté par le piano. Ceci est particulièrement vrai dans le Concerto n° 25 écrit à Prague au milieu des années 1780. La fluidité règne en maître dans cette oeuvre aux atours surprenants.
Bien sûr, la Symphonie n° 4 de Beethoven n’est pas concertante, ne comporte pas de partie de clavier... Mais ce serait aller un peu vite en besogne de penser que le piano en serait absent ; car Beethoven, pianiste de son vivant, voire véritable concertiste aux yeux du public viennois, n’a jamais quitté l’univers de son clavier, même lorsqu’il composait pour l’orchestre. Il suffit de sentir avec quelle aisance il fait dialoguer les différents solistes de l’orchestre et combien il construit son orchestration par masse pour sentir le parallèle avec le clavier : subtil et expérimental, le piano de Beethoven était son laboratoire ; la symphonie en était l’aboutissement.
Ludwig van Beethoven :
Les Créatures de Prométhée, ouverture en ut majeur op. 43
Wolfgang Amadeus Mozart :
Concerto pour piano n° 25 en ut majeur K503
Ludwig van Beethoven :
Symphonie n° 4 en si bémol majeur op. 60
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