La femme de ménage du théâtre fait son travail, seule, comme tous les jours. Telle une servante de théâtre, elle est celle qui est là quand il n'y a personne d'autre. Ce jour-là, elle découvre le public présent dans la salle. Habituée à la solitude et à l'invisibilité, elle essaye tant bien que mal de continuer son travail, mais elle se laisse séduire peu à peu. Ces yeux qui la scrutent et l'examinent, seront aussi ceux qui la mettront en lumière, et la feront exister. Le point de départ était la volonté que cette femme reçoive le regard d'un public, que quelqu'un prenne le temps de l'écouter, et qu'elle soit entendue.
La présence de Ruthy sur la scène de la nouvelle salle de la Scala Paris est une histoire peu commune. Ruthy est ouvreuse. Elle accueille tous les soirs le public de la Scala. Un soir, Benoit, le chef de salle, au détour d’une conversation avec le directeur sur l’accueil du public, lui apprend qu’elle est une élève du mythique cours Lecoq et qu’elle a écrit un spectacle « seule en scène ». « Peut on en voir un extrait ? ». Et le 13 mars 2020, quelques heures avant la fermeture de tous les théâtres de France pour cause de pandémie, Ruthy présente à Frédéric Biessy 30 minutes de son spectacle qui tombe sous le charme et décide instantanément de lui donner sa chance en la programmant en ouverture de saison. Ruthy Scetbon devient ainsi le symbole de l’émergence à laquelle La Scala Paris compte faire la part belle.
13, boulevard de Strasbourg 75010 Paris