Où est-il l'été ?

Paris 5e
du 23 avril au 4 mai 2003
1H25

Où est-il l'été ?

Qui n’a gardé au coin du cœur et de la tête quelques notes et quelques vers de Boby Lapointe ?

Le spectacle
Note du metteur en scène

Qui n’a gardé au coin du cœur et de la tête quelques notes et quelques vers de Boby Lapointe ?
Eh oui, comme Prévert et Desnos, il est enseigné dans les petites classes de l’Education Nationale… une reconnaissance qui l’aurait sans doute ravi, en tout cas fait sourire ! 

Pour certains, c’est l’Almanach Vermot mis en musique ! 
Mais si l’on creuse un peu, derrière les calembours et les « jeux de mots laids », chacun de ses textes raconte une histoire pleine de tendresse, d’humour et de cruauté.

Boby qui vivait à toute vitesse laisse la porte grande ouverte à la vraie poésie et à toute autre forme d’interprétation que la sienne.
C’est dans cet esprit que notre groupe de comédiens-chanteurs, L’Air de Rien, s’est amusé à revisiter ce grand marginal surréaliste qu’est Boby Lapointe.

L’Air de Rien

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Petit homme qui vivait d’espoir, Boby Lapointe nous a laissé une soixantaine de chefs-d’œuvre, plus quelques inédits. Des apparitions cinématographiques aussi ! Il aimait jouer la comédie et le faisait bien.

Mais sa vie, c’était surtout les mots, encore les mots, toujours les mots, pour mieux les assembler, les déstructurer, les assaisonner du sel de l’accent de son Midi qui allait de Sète à Pézenas. Pézenas dont il a fait le centre du monde, c’est-à-dire de ses chansons. Plus que les mots, peut-être, il aimait les farces, pour faire rire les copains et son premier public : celui des plages de son enfance. Plus que les farces, enfin, il aimait les femmes, toutes les femmes, sa mère, sa grand-mère, la grand-mère de sa copine, sa copine et la sœur de sa copine.

Petit homme qui vivait d’espoir avait le sens de l’amitié. Molière le lui avait enseigné en se faisant faire la barbe sous les platanes des boulevards de Pézenas. 
Boby n’était-il pas comme L’Ami Zantrop, toujours amoureux, toujours en manque de Célimène, un Boby matraqué, fracassé par la vie, toujours à cheval, jamais désarçonné sinon par un bon mot, opposant à tout son humour et parfois ses terribles colères.

Mais il avait du Bobo Léon, bobo au cœur, bobo à la tête, bobo partout, sa Léna l’avait trop attendu et sa Katie venait de le quitter.

Et pourtant petit homme avait le sourire. Et quel sourire, posé sur la connerie humaine. Dernier dadaïste de l’aventure surréaliste, il aimait les conventions pour mieux s’en barbouiller ; il aimait les habitudes, l’Almanach Vermot, le cirque, le rythme binaire, L’Hélicon et Le Saucisson de Cheval. Le cœur en écharpe, il tuait les romantiques pour mieux pleurer sur un amour perdu. Mais il avait toujours le dernier mot, le dernier coup de pied de l’âne, un clin d’œil pour défier la mort et la vie.

Il n’a jamais connu le succès de son vivant, éternel second il a été porté en scène par l’amitié de ses amis. Il avait d’ailleurs du mal à s’inscrire dans ses propres rythmes. Mais quelle fougue, quelle présence, quel charme et quel tabac auprès d’un public d’abord surpris, mais qui lui faisait un triomphe à sa huitième chanson.

Maintenant petit homme qui vivait d’espoir nous a quittés, mais on nous l’enseigne dans les écoles primaires, comme Prévert et Desnos. Cela l’aurait peut-être ravi, sans doute fait sourire. Nos enfants nous apprennent La Maman des Poissons et les anciens, nostalgiques, se souviennent du Papa du Papa... 

Oui, Boby Lapointe est d’abord un poète. Il réinvente un langage et reconstruit le monde à sa manière. Il nous a laissé quelques notes et quelques mots dans la tête et au coin du cœur. Il chante l’amour, la famille et l’amitié. Il se moque de tout et il respecte tout. Il nous fait rire et un peu pleurer.

Jean-Louis Martin-Barbaz

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Informations pratiques

Mouffetard

73, rue Mouffetard 75005 Paris

Spectacle terminé depuis le dimanche 4 mai 2003

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