Madame Diogène

du 24 août au 8 octobre 2016

Madame Diogène

  • De : Aurélien Delsaux
  • Avec : Jeanne Guillon
Une vieille folle, atteinte du syndrome de Diogène, s'est enfermée. De sa fenêtre, elle observe la rue de décembre, que le chaos qui envahit son appartement semble contaminer. Une pièce qui souligne la force des marginaux, la violence de notre normalité.
  • La force des marginaux

Madame Diogène est le roman d’une journée dans l’âme d’une vieille folle : atteinte du syndrome de Diogène elle s'est enfermée, entassant tout, ne jetant plus rien. De sa fenêtre, elle observe la rue de décembre, que le chaos qui envahit son appartement semble contaminer.

Sur scène, la comédienne incarne la voix qui la raconte, les voix du dehors, toutes les voix qui l’habitent. Elle porte la poésie âpre de la langue, dans une performance qui souligne la force des marginaux, la violence de notre normalité.

Romancier mais aussi metteur en scène, Aurélien Delsaux a choisi d’adapter à la scène son premier roman, paru en 2014 aux éditions Albin Michel et primé à plusieurs reprises.

  • Note d'intention

Madame Diogène c’est d’abord celle qu’on ne voit pas - qu’on ne veut pas voir, dont tout le monde se fout et que tout le monde fuit. Dont personne ne connaît l’histoire. Que personne ne veut connaître. Parce qu’ensevelie sous le chaos accumulé, errant, grattant, creusant, se terrant avec la vermine et toutes les bestioles - elle pue. Parce qu’elle est folle. Parce que, cynique, elle nous ramène à notre condition animale. Parce que, révoltée, elle a mis à bas l’ordre des choses.

La montrer donc. Pour qu’on sache. Pour qu’on la voie et pour qu’on l’entende. Mais comment la montrer ?

Jeanne ne joue pas Madame Diogène. Il y aurait quelque chose d’indécent à singer la folle. Suffit de la dire. De faire confiance au roman. Suffit de laisser la poésie la dessiner en nous - nous faire retrouver celle-là que nous avons forcément croisée : voisine discrète, vieille clocharde, ou morte qui hante nos souvenirs. Celle que le monde nous fait devenir.

Inutile aussi d’imiter non plus le bordel qu’elle habite. La scène nue - c’est à ça qu’elle aspire, c’est ça qu’elle promet : le lieu enfin où n’importe quoi peut arriver, la première révolution qui passe éclore, un printemps neuf se mettre à défiler. Seules l'eau et la cendre viennent figurer ici les ruines du monde d'aujourd'hui, le monde élémentaire qu'elle retrouve, le monde régénéré qu'elle rêve. Son désordre - à nous de l’imaginer. A nous de peupler l’appartement de la vieille de notre grand désordre intérieur, à nous de déverser là nos encombrantes choses, tout notre hétéroclite et inutile fatras. De nous en défaire. De repartir plus légers.

On peut être tenté de se boucher les oreilles, les yeux, le nez. On peut toujours rejeter la littérature, la vérité. Mais voici l’homme - mais malheur à vous, riches - mais le livre nous délivrera du désordre des choses : voilà ce qu’en son sabir nous répète Madame Diogène. Elle dit, cette prophétesse d’HLM, que le monstre n’est pas elle. Que les sauvages, ce sont toujours les autres. Qu’une âme crasseuse, sans un seul rêve qui luit, sans le parfum d’aucun souvenir d’arbre, est bien pire qu’un salon sale.

Il n’est de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.

Aurélien Delsaux, juin 2015

  • Presse du roman

« A la manière des contes de Kafka, le monde de Madame Diogène semble surgi d'une vision et d'un vertige, d'un sentiment abyssal d'étonnement, d'effroi et de nostalgie... Ce premier roman ne se plie pas aux interprétations univoques. La meilleure façon de le lire est sans doute de s'exposer à sa poésie puissante. » Astrid de Larminat, Le Figaro, septembre 2014

« Delsaux, vrai poète, est un faux pessimiste. Pour lui, les poubelles du matérialisme n'oblitèreront jamais " les trésors qu'enterrent les choses et qui pourtant dorment toujours, comme sous une neige noire, dans une âme d'homme » Sophie Divry, Revue Etudes, octobre 2014

«.. .ce roman originel révèle une voix entièrement neuve, sans antécédent (…), dévide avec minutie des phrases qui éclairent le monde d'un jour blême, et mordent aux tripes, et frappent au ventre. Sans un mot plus haut que l'autre, Aurélien Delsaux va loin, il gratte profond, il fouaille dans l'impensable de notre condition. (…) Aussi bref que fulgurant, le roman d'Aurélien Delsaux fait preuve d'une puissance poétique peu commune et d'une démesure superbe. C'est un vertige, c'est une chute et c'est somptueux. » Jean-Louis Roux, Les Affiches, oct.2014

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Spectacle terminé depuis le samedi 8 octobre 2016

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