Les combats d'une reine

du 28 août au 19 octobre 2014

Les combats d'une reine

Trois actes de la vie et de l’oeuvre de Grisélidis Réal, écrivaine, peintre et prostituée suisse légendaire. Le spectacle est conçu pour trois comédiennes, trois générations pour refaire le voyage passionné et passionnant de cette « éperdue de liberté ». Avec Judith Magre.
  • Les trois combats de Grisélidis ou les trois étapes du spectacle

Grisélidis a trente ans lorsqu’elle se bat pour la liberté dans une prison en Allemagne elle est arrêtée à Munich pour trafic de marijuana et reste enfermée plus de neuf mois, privée de ses enfants et abandonnée par son amant. Pour ne pas sombrer, elle écrit et elle peint toute la journée dans sa cellule.

Grisélidis a cinquante lorsqu’elle « fait le trottoir » à Genève et défend la cause des travailleurs du sexe du monde entier elle est devenue la fameuse « catin révolutionnaire » et entre deux clients, participe à des meetings. Elle exerce le plus vieux métier du monde avec un humanisme déconcertant, déclinant avec humour et tendresse les étranges manies de ses hommes.

Grisélidis a soixante-dix ans lorsqu’elle se bat contre le cancer, ou plutôt pour la vie. Malgré ses réticences, elle affronte d’innombrables chimiothérapies et cherche tous les moyens pour reculer l’inéluctable. Plus irrésistible que jamais, et si drôle malgré la souffrance, elle conserve son franc-parler, son goût pour les hommes de la rue et sa capacité d’émerveillement…

A travers les âges, la même voix, la même jeunesse. Un entrelacement des extraits les plus savoureux, empruntés à l’oeuvre de « la putain la plus douée de la littérature européenne » (Le Magazine littéraire, 2011). Un spectacle où explosent la révolte, l’anti-conventionnalisme, l’humour, la rage, l’extrême appétit de vivre, la coquetterie et enfin, la pureté bouleversante de Grisélidis.

  • Grisélidis au théâtre, un paradoxe en or

Qu’il s’agisse de son métier de prostituée ou, plus tard, de sa maladie, Grisélidis Réal se faisait un plaisir à ne rien cacher, à dévoiler la réalité jusque dans les moindres détails. Et pourtant, notamment dans ses lettres à Jean-Luc Hennig, elle ne cesse d’enjoliver sa vie, d’embellir le quotidien. Elle mange des fraises «énormes, rouge sang», ses boucles d’oreille sont des « méduses d’or », et quand elle tombe amoureuse, c’est à la folie : « Une folie féroce, muette, incrustée comme une pieuvre géante au profond de mon corps… ». Même la laideur trouve grâce à ses yeux et ses clients les plus affreux se voient pourvus, sous sa plume, de qualités exceptionnelles.

A la fin de sa vie, alors qu’elle est déjà si malade, elle montre une extraordinaire détermination à se parer : « Toujours se rire des écroulements, des pâleurs, des décrépitudes, de l’inéluctable affaissement. Toujours flamber, être dressée, pavoiser, charmer, s’éblouir, rayonner. ». Et, paradoxalement, à la même période, elle écrit aussi : « Enterrez-moi nue, comme je suis venue, sans argent, sans vêtements, sans bijoux, sans fioritures… » (Les Sphinx)

Ce sont précisément ces contradictions, ces changements d’humeur, passages souvent abrupts du désespoir le plus absolu à l’extase la plus totale, qui rendent les écrits de Grisélidis si savoureux au théâtre. Peut-on imaginer personnage plus vivant, plus merveilleusement humain ?

Grisélidis fait partie des écrivains dont la vie et l’oeuvre sont étroitement mêlées. D’où cette force d’authenticité qui capte le lecteur (spectateur) instantanément.

En tant que metteur en scène, je sais que je ne peux pas porter à la scène cette uvre-là comme une autre. Parce qu’il ne s’agit pas d’une fiction, mais bien d’une parole exposée comme une chair à vif. J’ai une responsabilité au-delà du seul « résultat artistique ». Nous devons évoquer le sujet de la prostitution sans complaisance ni faux-semblants, et tâcher d’éviter les nombreux clichés liés à cette profession, car « C’est un METIER, rien à voir avec les pleurnicheries qu’on nous montre au cinéma ! » (La Passe Imaginaire)

Françoise Courvoisier

  • La presse

« La comédienne met son naturel, son ironie mordante et son humanité au service de ce rôle complexe et provocant. (…) On entend très bien ce texte à la fois salé, émouvant, libertaire et poétique  : une ode au sexe libéré, aux amours « borderline », aux « bad girls » et aux sans-grade  : « Vous ne pouvez pas savoir la liberté qu’on a quand on est tout en bas de l’échelle. Rien à gagner, rien à perdre. Être nomade, pieds nus dans le sable, habillée de vent et de poussière. » » Philippe Chevilley, Les échos, 1er septembre 2014

Sélection d’avis du public

Les combats d'une reine Le 12 octobre 2014 à 16h29

Spectacle d'une rare intensité dramatique desservi par un trio remarquable emmené par Judith Magre. A voir impérativement.

Beau moment Le 2 octobre 2014 à 11h43

J'ai trouvé le montage de texte très intéressant, il donne très envie de découvrir l'oeuvre de G. Réal. Judith Magre, malgré sa fragilité apparente, crève la scène. Elle aurait pu porter à elle seule les différentes phases de la vie de cette femme et de ses combats, c'est une excellente comédienne. La mise en scène est un peu trop "démonstrative", et les deux autres comédiennes ont un jeu plus inégal. Malgré ces bémol, c'est un spectacle à voir !

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Les combats d'une reine Le 12 octobre 2014 à 16h29

Spectacle d'une rare intensité dramatique desservi par un trio remarquable emmené par Judith Magre. A voir impérativement.

Beau moment Le 2 octobre 2014 à 11h43

J'ai trouvé le montage de texte très intéressant, il donne très envie de découvrir l'oeuvre de G. Réal. Judith Magre, malgré sa fragilité apparente, crève la scène. Elle aurait pu porter à elle seule les différentes phases de la vie de cette femme et de ses combats, c'est une excellente comédienne. La mise en scène est un peu trop "démonstrative", et les deux autres comédiennes ont un jeu plus inégal. Malgré ces bémol, c'est un spectacle à voir !

Informations pratiques

Manufacture des Abbesses

7 rue Véron 75018 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Montmartre Salle climatisée
  • Métro : Abbesses à 121 m, Pigalle à 263 m
  • Bus : Abbesses à 89 m, Pigalle à 214 m, Blanche à 281 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Manufacture des Abbesses
7 rue Véron 75018 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 19 octobre 2014

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