Le treizième apôtre - Le nuage en pantalon

Vitry-sur-Seine (94)
du 4 février au 6 mars 2005
1H15

Le treizième apôtre - Le nuage en pantalon

"Dans la lumière bleue des trains entrant en gare, des objets sont là, abandonnés, éclairés par la musique d’une époque révolue. Dans l’ombre de la consigne, une pianiste entonne un air des jours anciens et l’espoir renaît comme les images du Maïakovski brûlé par sa révolution qui le transformera en statut de sel. Histoires de notre enfance, Imagination figée d’un pouvoir autocratique dressant ses statuts comme des certitudes. Le poète, lui, meurt, lentement empoisonné par ses doutes." M. Aouar

Poésie sonore pour un espace onirique
L’auteur
Le projet artistique

Dans la lumière bleue des trains entrant en gare, des objets sont là, abandonnés, éclairés par la musique d’une époque révolue. Les mots provoqués par un souffle de poussière entrouvrent les portes d’une armoire. Les phrases se forment et sortent de leurs tiroirs. Lentement, les objets renaissent à la vie, irradiés par la présence des spectateurs, témoins réunis là, le temps d’un bouleversement qui va bousculer ce plateau de gare poussiéreux.

Dans l’ombre de la consigne, une pianiste entonne un air des jours anciens et l’espoir renaît comme les images du Maïakovski brûlé par sa révolution qui le transformera en statut de sel. Histoires de notre enfance, imagination figée d’un pouvoir autocratique dressant ses statuts comme des certitudes. Le poète, lui, meurt, lentement empoisonné par ses doutes.

Son âme torturée face à un avenir inimaginable finira par avoir raison de ses certitudes affichées. Il nous reste aujourd’hui sa prose flamboyante. Elle nous touche et nous rend grâce. Elle nous laisse entrevoir l’éventualité d’un dépassement d’un futur idéalisé pour un évitement toujours possible d’un avenir plus redoutable encore.

M. Aouar

Lors de sa première publication en septembre 1915, Le Nuage en pantalon est fortement amputé par la censure qui refuse son titre initial Le Treizème Apôtre. Ce texte portait le sous-titre de « tragédie ». Nous avons rétabli la volonté de Maïakovski en nommant ce spectacle par son premier titre.

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En se suicidant d’un coup de revolver, le 14 avril 1930 à dix heures et quart, Vladimir Maïakovski est entré dans la légende. Aujourd’hui, certains le réduisent à un artiste stalinien avant la lettre. Alors qu’il fut toute sa vie le plus fervent opposant à l’académisme révolutionnaire.

Que reste-il aujourd’hui ? La force de son verbe et son engagement pour la vie jusqu'à en mourir. Ses mots nous parlent, sa poésie apostrophe et bouscule. « Poète-orateur », Maïakovski fait éclater ses vers en segments respiratoires.

« À bas votre amour, à bas votre art, à bas votre société, à bas votre religion » sont selon lui les quatre cris du Treizième apôtre. Dans ce résumé, écrit plus tard comme un slogan, on ne reconnaît plus sa tendresse fragile, lui qui a tant dit sur l’amour, lui dont le fracas tonitruant dissimulait mal « les myosotis de son âme ».

Maïakovski « l’archange au pas de fonte » écrira quelques mois avant sa mort, qu’il n’aura fait que « piétiné la gorge » de son « propre chant » pour un avenir qu’il n’entrevoyait plus.

Le Treizième apôtre, retour…

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Le Temps nécessaire
Créé dans sa première forme lors de la 6ème édition du contre-estival Nous n’irons pas à Avignon en juillet 2004, le temps de la représentation théâtrale s’est construit d’abord comme un concert, entre piano et voix ; sur une scénographie sonore, entre musicalité du texte et respiration de la musique.

Au fur et à mesure, le travail s’est déroulé au milieu des objets qui ont eux-mêmes déterminé leur place. L’installation aura nécessité ce temps : hésitant et réfléchi.

Ainsi, avons-nous posé des signes, des traces pour tenter de donner du sens à ce moment partagé, sans certitudes, sans didactisme pour que le spectateur trouve son propre chemin dans cette quête de l’infime.

L’Espace
Il s’agit là d’une proposition scénographique qui englobe le spectateur. Le décor est né d’une salle située dans les greniers de Gare au Théâtre. Un simple mur de pierre et trois fenêtres donnant sur la voie ferrée, dans une présence « parasite » des trains et de l’éclairage bleu baignant l’espace.

Le Théâtre des petites opérations de l’Intime…
Première étape de ce travail sur l’Intime, la précédente création La Maladie de la mort de Marguerite Duras portait sur la fluidité des émotions, un spectacle sans musique sinon, la mer sur les draps, le mouvement, l’intimité de la voix, les corps nus.

Deuxième étape : cette nouvelle expérience autour du texte de Maïakovski tient plutôt de la poésie sonore. Le piano, l’orgue, la musique électronique sont manipulés in-situ. Tout se joue dans les entrelacs des mots, des images poétiques, de la voix, de la musique et des objets posés là comme les scories des douloureuses batailles du poète, comme les prémices des batailles à venir, celles d’un siècle de fer et de feu, de l’enfer et d’une certaine idée du paradis. L’intimité partagée là avec le public est celle du doute et du conflit interne, de la lutte contre son Moi face à l’énormité de l’Histoire.

Troisième étape : dans l’intimité du grenier de la Gare, nous vous préparons un nouveau rendez-vous, au plus près d’un texte poétique… mais chut ceci reste encore un secret…

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13, rue Pierre Sémard 94400 Vitry-sur-Seine

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Spectacle terminé depuis le dimanche 6 mars 2005

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