Le pays lointain

Paris 20e
du 9 au 23 mai 2001

Le pays lointain

CLASSIQUE Terminé

Après l’évènement constitué par la présentation du Pays lointain par les élèves du conservatoire la saison passée, la mise en espace devient spectacle.

Présentation
Le Noyau de comédiens de Théâtre Ouvert
Le Pays lointain
Traduire le cri par la langue

Présentation

Après avoir monté J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne (pièce commandée par Theâtre Ouvert), Joël Jouanneau, en assurant cette nouvelle « traversée », boucle avec brio un parcours sensible et singulier avec les dernières pièces de Jean-Luc Lagarce.

Une première présentation de ce travail a eu lieu du 5 au 8 juin 2000 à Théâtre Ouvert. Elle était le fruit d’un travail d’atelier avec un groupe d’élèves de troisième année du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris.

Le Noyau de comédiens de Théâtre Ouvert

Jean-François Auguste, Bruno Blairet, Marie-Charlotte Biais, Stéphanie Farison, Mathieu Genet, Pierre-Félix Gravière, Odile Grosset-Grange, Delphine Lamand, Lisa Pajon, Sophie-Aude Picon, Hedi Tillette de Clermont-Tonnerre

Le groupe de comédiens de la promotion 2000 du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris qui avait suivi la saison dernière l’Atelier pratique d’initiation aux écritures contemporaines dirigé par Lucien Attoun et Micheline Attoun s’est, dans la foulée, constitué en un noyau de comédiens engagé par Théâtre Ouvert cette saison et celle à venir.

A l’issue de cet atelier pratique avaient été présentés à Théâtre Ouvert quelques travaux :

Le 6 juin 2000 : mise en voix de La Gelée d’arbre de Hervé Blutsch par Sophie Loucachevsky

Le 8 juin 2000 : mise en voix de Comment cela est-il arrivé ? de Joris Lacoste par Alain Françon

Du 5 au 8 juin 2000 : mise en espace d’un montage du Pays Lointain de Jean-Luc Lagarce par Joël Jouanneau

Du 19 septembre au 18 novembre 2000, ils se sont installés au théâtre et ont lu des manuscrits, rédigé des rapports de lecture, débattu et ont présenté en public des mises en voix et une mise en espace de textes qu’ils avaient choisis. Ainsi des textes inédits de François Bourgeat, Marion Aubert, Joël Jouanneau, Michel Azama, Jean-Marie Piemme, Maud Bouchet, Eugène Durif, Lancelot Hamelin et Olivier Coyette ont été mis en voix par Thomas Sciméca, Sophie Loucachevsky, Sophie-Aude Picon, Yann-Joël Collin, Julie Brochen, Olivier Werner, Robert Cantarella et Christian Schiaretti et un texte de Yann Apperry, Mercure apocryphe, a été mis en espace par Sophie-Aude Picon.

Après les représentations du Pays lointain à Théâtre Ouvert et avant de se rendre avec le spectacle, en Lithuanie, au Vilnius Festival New Drama Action, en juin prochain, le Noyau est invité à Dijon au Festival Frictions / Théâtre en Mai les 25 et 26 mai 2001.

Le Pays lointain

Louis revient « chez lui », en ce lieu depuis longtemps quitté. Louis se remémore cette journée de retour au pays, ceux qu’il a croisés, une sœur, un frère et sa famille… Ce jour-là, Louis se savait déjà happé par une mort prochaine et eux n’en savaient rien. Pour nous qui voyons par ses yeux, ceux qu’ils croisent avec leurs sourires gênés, leurs obsessions, leurs façons de parler ou de se taire, ne sont plus que des encore vivants. C’est un défunt qui nous parle d’outre-tombe pour nous dire en mots simples l’inaudible, l’inavouable de cette famille dont il ne se sentait pas aimé comme il le désirait.

« Je compris que cette absence d’amour, la solitude, dont je me plains et qui toujours fut pour moi l’unique raison de mes lâchetés, appelons ça comme ça, cette solitude, que cette absence d’amour fit toujours plus souffrir les autres que moi. Et qu’ils semblent ne pas m’aimer, qu’ils donnent l’apparence de ne pas m’aimer, comme seule et dernière preuve d’amour.
Je me réveillai avec l’idée étrange et désespérée et indestructible encore qu’on m’aimait déjà vivant comme on voudrait m’aimer mort sans pouvoir et savoir jamais rien me dire.
L’amour définitif, immobile et silencieux. » (extrait)

Traduire le cri par la langue

Le cri existentiel ne se laisse pas facilement approcher par l’écrit. Ainsi, lorsqu’il apprend sa mort prochaine, qu’il sait l’ennemi en lui, le jeune homme qu’est encore Jean-Luc Lagarce trouve refuge dans l’écriture. Face à la petite tragédie qu’est toute existence, il tente alors de traduire au plus près son cri. Par la langue. Et cela va produire, plusieurs mois après, Juste la fin du monde. (…)

L’art de tirer sa révérence à la vie est le plus difficile qui soit, surtout si on veut le faire sans aigreur et avec élégance. Et donc, six ans après, l’auteur toujours en sursis qu’est Jean-Luc Lagarce constate qu’il est encore là, mais son sablier se vide désormais, il ressort de son tiroir Juste la fin du monde, cette pièce qui lui fut refusée, et y adjoint de nouveaux personnages et de nombreuses scènes sur ce qui lui a appris la vie depuis, tentant ainsi d’approcher plus près encore l’écriture de son cri, mais il lui faut se rendre finalement à cette évidence : le silence ne s’écrit pas, et après le mot fin, la page reste blanche. Du moins il aura écrit Le Pays lointain, un fleuve théâtral sans équivalent aujourd’hui.

J’ai eu cette chance, une chance, oui je le dis, d’être un ami de Robert Pinget. De lui et de ses textes, j’ai appris que si les occasions de se taire sont nombreuses, elles sont presque toujours perdues, et que si la vie n’est pas toujours drôle, on voudrait néanmoins qu’elle dure tout le temps. De Robert Walser, sur qui j’ai travaillé près de trois ans, je dois d’avoir compris, du moins je le crois, qu’il importe d’être un débiteur heureux face à la vie. Et, après avoir mis en scène à Lausanne J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne, de Jean-Luc, puis Juste la fin du monde dans ce même théâtre de Vidy ; après avoir animé un atelier autour du Pays lointain à Théâtre Ouvert, avec le Noyau de comédiens constitué d’élèves de la promotion 2000 du Conservatoire de Paris, je crois devoir à cet auteur, je peux le dire aujourd’hui, que si je ne peux prétendre apprivoiser ce cri sauvage qui m’agite à la simple pensée de ma dernière sortie, du moins il m’est permis, avant le grand silence, d’entendre la petite musique de ma vie.

Joël Jouanneau

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Spectacle terminé depuis le mercredi 23 mai 2001

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