Le Journal d'une Femme de Chambre

Paris 6e
du 25 février au 5 avril 2003

Le Journal d'une Femme de Chambre

Célestine a déjà beaucoup roulé et son fichu caractère, sa " hâte d'être ailleurs " l'ont conduite de place en place et pour finir au Prieuré, dans un trou perdu de Province… Là, loin de Paris, de tout ce qu'elle aime, Célestine commence un journal. Une pièce… caustique !

Résumé du spectacle
Note de l'adaptateur/Metteur en scène
Note du compositeur / Interprète
Note de la décoratrice
Note de la costumière
Extrait de la pièce

Célestine a déjà beaucoup roulé et son fichu caractère, sa " hâte d'être ailleurs " l'ont conduite de place en place et pour finir au Prieuré, dans un trou perdu de Province… Là, loin de Paris, de tout ce qu'elle aime, Célestine commence un journal. Une pièce… caustique !

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Ce qui m’attira immédiatement dans l’œuvre de Mirbeau c’est cette femme réelle, moderne, intemporelle ; cette humanité rebelle luttant pour sa liberté et qui finit par faire céder à force de détermination les barrières sociales et à devenir libre sans pour autant atteindre la sublimité de son rêve originel.

Cette femme, je l’ai comparée à toutes ces femmes de notre époque, nées dans des milieux sociaux défavorisés, à l’avenir tout tracé : à l’usine ou « au service de », subissant au quotidien des humiliations, les supportant avec dignité et rêvant aux miracles à l’église, dans des livres ou au cinéma, ou dans les bras de rencontres hasardeuses. 

Cette femme, Célestine, je l’ai imaginée à son époque, mais il m’a semblé la retrouver aujourd’hui dans Paris sous les combles, dans une petite chambre, émigrée de Bretagne ou d’ailleurs, transportant avec elle sa révolte et son humour caustique comme arme devant la bêtise des possédants.

Et cette femme, Célestine, j’ai voulu l’amener au théâtre.

Là, je me suis dit que vous aviez vu tant de reportages, lu ou entendu tant de témoignages sur ce sujet que mon rôle n’était pas de faire à l’identique de Mirbeau, un texte inventaire du sordide, du dégoûtant, de l’ignominie, de tous les vices, qui quand la télé n’existait pas encore, était pour le lecteur l’unique moyen d’en imaginer la démesure. 
Mon rôle n’était pas de vous faire croire par des phrases et des périphrases et des accumulations d’adjectifs plus négatifs les uns que les autres à ce que vous croyez déjà : que le pire, le plus sordide existe.
Mon rôle n’était pas d’écrire un texte reportage dans lequel Célestine décrirait avec une multitude de détails par des mots sombres des situations noires que désormais vous zapperiez comme on zappe sur les images de guerres devant lesquelles nous nous disons : nous savons qu’il y a des morts, nous savons que c’est horrible, mais à quoi cela sert-il de regarder et de regarder encore ces images, maintenant que nous savons, à quoi cela sert-il ? A force de regarder, est-ce que nous ne devenons pas des voyeurs, des voyeurs impuissants ? Suffit !
Mon rôle n’était pas de créer une de ces sortes de pièce de théâtre glauque qui vous culpabiliserait et vous irriterait.

Homme de théâtre, homme de spectacle, je ne pouvais imaginer une pièce de théâtre sur cette femme qui ne vous distrairait pas.
Je n’avais pas non plus l’intention de faire de Célestine un personnage creux, de vider Célestine de sa substance. 
Je sentais simplement qu’il fallait la sortir d’une espèce de gangue verbale qui l’aurait rendue aux yeux, aux oreilles, aux sens des spectateurs, plus que vieillotte et surannée.

Mirbeau n’avait-il pas lui-même dit dans sa préface à propos du « Journal » de Célestine : « en ajoutant, ça et là, quelques accents à ce livre, j’ai bien peur d’en avoir altéré la grâce un peu corrosive, d’en avoir diminué la force triste, et surtout d’avoir remplacé par de la simple littérature ce qu’il avait dans ces pages d’émotions et de vie… »
Je le pris au mot et traquais dans toutes les pages ce qui me parut « simple littérature ».
Cela me fit découvrir que Mirbeau avait non seulement « remplacé par de la simple littérature ce qu’il y avait dans ces pages d’émotions et de vie… » mais aussi réglé au travers de ce journal quelques comptes privés avec son époque et ses contemporains. Je ne m’intéressais pas à Mirbeau mais à son personnage. Je laissais à d’autres ce soin. Je pris donc le parti de ne garder que ce qui me semblerait être né de la propre pensée de Célestine.

J’avais donc désormais une piste de travail solide. Deux ombres au tableau restaient cependant. C’était d’abord le caractère marqué de l’antisémitisme qu’avait Joseph dont je sentais qu’il pourrait heurter le public. Je réfléchis donc à ce que révélait d’intemporel ce Joseph dans sa haine des juifs et je finis par être convaincu qu’il incarnait au travers de cette haine et de cette rébellion, une sorte de citoyen type, violent, sûr de son bon droit, toujours en révolte contre les institutions qui pour des raisons diverses, variées et toujours infondées déverse sa bile quand ce n’est sa haine sur un homme, une femme, un parti, un peuple, une race, pour se défouler. Aujourd’hui des juifs, demain des communistes, des arabes, des italiens… Je ne souhaitais pas encrer ma pièce dans l’histoire, je n’avais donc pas de raison d’évoquer trop précisément la conjoncture d’une époque. Je souhaitais bien plus que mes contemporains adhèrent grâce à l’intemporalité de mon histoire au personnage de Célestine. Je choisis donc de souligner le caractère violent de Joseph plutôt que l’objet sur lequel cette violence allait se porter.
La deuxième ombre concernait le viol qu’on devait semble-t-il devoir attribuer à Joseph, même si aucune certitude à ce sujet n’existe dans le roman. Je n’arrivais pas à imaginer une femme ayant elle-même subi des violences sexuelles accepter d’épouser un homme capable de tels actes. Je pris le parti de croire que si Mirbeau avait réellement voulu faire de Joseph le coupable de cette histoire, il en aurait apporté la preuve, comme un détail sordide de plus. A force de sordide, Mirbeau avait sans doute voulu immiscer simplement cette possibilité dans l’esprit des lecteurs. Je choisis de comprendre cette allusion au viol de Joseph comme un simple fantasme morbide de Célestine, qui dans mon fors intérieur, si elle pouvait aimer un criminel ne pouvait aimer un violeur. Peut-être avais-je une vision moins nette de la réalité que l’avait Mirbeau, mais les femmes que j’ai rencontrées, à cette idée, ont toutes réagi comme moi. Sans doute fallait-il toujours plus de sang, plus de sordide dans ces histoires.

Il me restait désormais à inventer la forme qui permettrait de transporter sur scène ce personnage.
Je choisis d’instinct de conserver le découpage en journées imaginé par Mirbeau. Seulement, je ne pouvais bien évidemment pas concevoir Célestine écrivant durant toute la pièce son journal. Je n’aimais pas l’idée non plus, qui s’est vu dans certaine adaptation, d’une Célestine évoquant son passé et incarnant systématiquement tous les personnages avec dans la bouche l’exact texte des protagonistes, comme si le souvenir intact des paroles pouvait après de longues années nous rester. Ceci était somme toute littéraire et devait le rester. Je pouvais, à la rigueur imaginer Célestine qui après avoir évoqué dans son esprit son passé, se décide à le retranscrire et à le mettre en forme sur papier. Mais en aucun cas, je pouvais l’imaginer en virtuose des planches et de l’improvisation théâtrale. Si cela pouvait satisfaire à la performance de l’actrice, cela n’irait pas à Célestine. Non, il fallait s’y prendre autrement. Je me dis que le moment que l’écrit, justement ne pouvait pas évoquer, était le moment qui précède l’écrit et je sentis que c’était là que théâtralement je pourrais piéger l’âme de Célestine. Je me dis que ce moment chez Célestine se trouvait obligatoirement après sa journée de travail dans sa chambre et que cela situait d’évidence le décor. Je me dis qu’à ce moment là, Célestine devait ressentir des émotions, des sensations, réagir à sa journée, à sa vie, à son avenir, à son passé, parler, se parler, parler à sa « conscience », frissonner, s’épanouir, se renfermer, s’emporter, ne rien faire ou s’activer. Je me dis que ce qu’elle mettrait en forme et retranscrirait tout à l’heure de façon littéraire dans son journal devait à ce moment-là avoir une forme plus spontanée, plus directe, sans fioriture, ni accents trop tragiques. 
Je me dis enfin que si je parvenais à imaginer pour chacune des journées ce moment vivant, mobile, actif qui avait précédé l’écrit de Célestine, Célestine deviendrait théâtrale.

Et c’est ce que je fis. Pour chacune des parties, je me mis à inventer ce moment et choisissant, coupant, modifiant le texte de Mirbeau, imaginant chacune des réactions, des sensations, des attitudes de Célestine, mon adaptation théâtrale put enfin prendre forme. 

Dix sept fois, Célestine avait pris sa plume et ouvert son journal. Dix sept fois Célestine apparaîtrait à nos yeux. Et son humeur du jour, ses choix nous deviendraient réels. Nous allions faire plus fort que tous les reportages audiovisuels, nous allions vous faire vivre et ressentir Célestine devant vous, à deux pas de vous, presque à la toucher.

Je ne voulais pas, je l’ai déjà dit, d’un réalisme glauque. Je voulais cependant que toute la profondeur de ce personnage atteigne aux tripes des spectateurs. Cela me faisait mal d’entrer d’un coup dans cette intimité, de la violer sans y être inviter. Ce n’était pas un reportage mais une pièce de théâtre. N’était-ce pas avant tout l’émotion artistique que je devais susciter ? Et cette émotion, je la réaliserais si j’avais la certitude d’entraîner avec moi tous les spectateurs, de faire croire à tous les spectateurs à la réalité de cette histoire. Si dès l’abord, elle les heurtait, ce serait partie perdue. 

C’est là que je vis cet homme avancer dans mon esprit et s’asseoir sur un banc. Il portait un paquet et dans ce paquet qu’il ouvrit, se trouvait le journal, le journal de Célestine. Je le vis commencer à le lire et dans ses yeux, je vis la chambre de Célestine et Célestine. Et je compris que cet homme devait exister dans la pièce. Comme Mirbeau, je devais tout de suite inviter le spectateur à croire que ce journal avait réellement existé. Cet homme arriverait sur scène avec un paquet contenant un cahier (le journal de Célestine vieux et abîmé), il le déferait, et en lirait le début. Au même moment, on verrait apparaître Célestine dans sa chambre, un cahier neuf serait posé sur sa malle. Le spectateur comprendrait qu’il s’agit du même journal découvert par l’homme des années après que Célestine l’eut achevé. L’homme en commencerait la lecture, on verrait dans son regard qu’il imagine cette femme puis la silhouette de l’homme disparaîtrait. Ce n’est plus le spectateur qui verrait Célestine, mais l’homme. Le spectateur ne verrait plus que le reflet de ce qu’imagine l’homme qui lit. Le spectateur n’aurait alors qu’une envie : voir cette histoire et en arrière-pensée lire le journal pour se faire sa propre idée ! 

Et je me dis, à cette histoire réaliste, il ne manque que la musique, et je vis alors au milieu des spectateurs, un accordéoniste…

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Ecrire la musique de cette pièce a été pour moi un grand plaisir et une expérience exceptionnelle.

La technique, c’est très bien, et je remercie Marc Gannot pour tout ce qu’il m’a appris et pour son aide depuis presque vingt ans, mais je pense que la simplicité et la spontanéité étaient plus importantes pour exprimer les sentiments que ressent Célestine et les sensations que j’éprouve à la lecture du texte et à chaque fois qu’elle prend vie.

Un dictaphone m’a donc servi de brouillon où j’ai enregistré mes réactions immédiates sous forme de musique. Je l’ai ensuite travaillée jusqu’à ce qu’elle est maintenant.

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A l’écoute même du titre de ce projet, quelques impressions immédiates, des images : En tout premier lieu, l’évocation du passé, la projection dans un quotidien d’il y a un siècle, une micro société dans une de ces maisons bourgeoises avec ses maîtres et ses valets et dans ce titre même, un paradoxe : celle-la dont la place est dans la lingerie, qui a des charges prosaïques, va troquer son plumeau contre une plume et ses torchons contre un cahier pour y confier ses secrets, pour témoigner. Cette Célestine, déjà échappe à son rôle, des combles où elle est reléguée, elle sait un moyen de s’envoler. Dès lors, son décor m’apparaît comme une réalité à transcender et je me tourne vers la peinture de Vuillard qui, il y a un siècle, puisait son inspiration dans les scènes d’un quotidien intimiste et savait transformer les objets les plus prosaïques en perles scintillantes, les murs couverts de papiers peints en champs de fleurs ondoyant sous le vent. La mansarde de Célestine ne sera pas d’un sordide qu’elle subit mais bien plutôt baignée de sa lumière intérieure, celle de son imaginaire, de celui aussi de l’homme au journal qui la rencontre par ce qu’elle a écrit.

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Ce qui séduit avant tout chez Célestine, c’est sa multiplicité et son ambivalence. 

Je voulais pour elle, une étoffe changeante qui réagit aux variations de lumière, capable à la fois de la réfléchir pour miroiter ou au contraire de l’absorber pour mieux s’effacer. Célestine sait être caméléon dans ce « monde » qu’elle sert, toujours présente mais faisant parti du décor d’une société dont elle aime le raffinement mais dont elle méprise l’hypocrisie.

Sa silhouette se dessinait très maintenue et distinguée mais devait également révéler la sensualité de cette femme.
Le petit carreau m’évoque la modernité et la fantaisie que je sens en elle, en même temps qu’il imprime un rythme à ce personnage pragmatique bien campé, volontaire et rebelle.

Un rythme musical qui nous emmène au fil de ces journées cadencées par la, les tâches(s), et c’est pourtant déterminée que Célestine se dirige allègrement vers son avenir.

Musical également le froissement de l’étoffe, de l’ordre d’un crissement, semblable à la causticité de Célestine, et qui réveille un peu.

En effet, tout chez Célestine fait qu’elle s’imprime dans la mémoire, laissant pour trace comme un sillage énigmatique étonnamment sensuel.

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1ère Journée du journal
Musique : Accordéon. 
L’homme au journal (lisant le journal) : « 14 septembre. 
Aujourd'hui, je suis entrée dans ma nouvelle place. La douzième en deux ans. Me voilà en Normandie, au Mesnil Roy dans la propriété de Madame qui s'appelle le Prieuré, un trou perdu de province. Après tout, je n'avais pas le choix. Et cela vaut mieux que rien. »
La Lumière baisse.
Accordéon.
Célestine, épuisée, entre dans sa chambre. 
Célestine : Non mais, c’est quoi ça, c’est qui celle-là, pour qui se prend-t-elle ? Ce n'est pas la première fois que je suis engagée en province. Il y a quatre ans, j'y ai fait une place... en Touraine, chez Mr Rabour. Monsieur Rabour était un petit vieux, tiré à quatre épingles, rasé de frais et tout rose, ainsi qu'une poupée. Il avait l’habitude d’appeler toutes ses femmes de chambre Marie... et c’était un maniaque des bottines.
Il ne trouvait pas convenable qu'une femme cire ses bottines. Chaque soir, avant de me coucher, je devais porter mes bottines dans sa chambre, les placer près du lit, sur une petite table, et, tous les matins, en venant ouvrir ses fenêtres, les reprendre.
Le premier jour, il les baisa, les pétrit, les caressa, les délaça, me supplia de les lui donner et il les emporta dans sa chambre où il s'enferma. Le matin du quatrième jour, je fus obligée de couper, avec un rasoir, le cuir d’une de mes bottines que Monsieur tenait serré dans ses dents. Monsieur était mort. 
C'est, évidemment, un autre genre ici.
Ici, c'est calme... Et quel silence ! ...Madame est assez gentille avec moi. Tout nouveau, tout beau... C'est un air connu... Oui, et le lendemain, l'air change, connu, aussi… D’autant que Madame a des yeux d'avare, pleins de soupçons. Je n'aime pas non plus ses lèvres sèches, ni sa parole tranchante. Encore une qui doit mettre tout sous clé, compter chaque soir les morceaux de sucre et les grains de raisin, et faire des marques aux bouteilles...

Aussitôt arrivée, Madame m’a mise « au courant de la besogne » en me disant «Il faudra faire bien attention à ça, ma fille. Ça coûte très cher, ma fille. « ma fille » « ma fille » J’ai eu envie de lui répondre : Est-ce que je t'appelle : « la petite mère » et ton pot de chambre... est-ce qu'il coûte très cher ? ... Et l'envoie t-on à Londres quand il est fêlé ? Je devrai descendre et monter sans cesse, attendu que Madame, qui se tient dans un petit salon près de la salle à manger, a eu l'ingénieuse idée de placer la lingerie, où je dois travailler, sous les combles, à côté de nos chambres. 

La maison n'est pas si bien que ça... De l'extérieur, mon Dieu ! ... avec les massifs d'arbres qui l'encadrent et les jardins qui descendent jusqu'à la rivière, elle a l'air de quelque chose... Mais à l'intérieur... cela sent le renfermé. C'est toc et province, quoi!... Elle n'est pas meublée, pour sûr, comme à Paris : du vieil acajou, de vieilles étoffes, de vieilles carpettes, et des fauteuils et des canapés, raides et boiteux
Madame, non plus, n'est pas habillée comme à Paris. Elle est plutôt fagotée, comme on dit. Quoique ça, elle ne serait pas mal, si elle voulait. Son pire défaut est qu'elle n'éveille en vous aucune sympathie. C'est rose dessus, oui, et dedans, c'est pourri... Je serais bien étonnée que Madame fût portée sur la chose. Mais après tout, il ne faut pas se fier à des airs comme celui de Madame... J'en ai connu de plus sévères et de plus grincheuses qui étaient de fameuses cochonnes. 
Monsieur est brun, très grand, carré, moustachu, un peu lourd, un peu gauche, mais bon enfant... Evidemment, ce n'est pas un génie, ni un élégant. Pourtant, il est sympathique... Je parie qu'il est porté sur la chose, lui... Il est si velu ! Le ménage ne va pas, Monsieur n'est rien dans la maison, c'est Madame qui est tout. J'imagine que j'aurai, parfois, du bon temps à être là...

En plus de moi, il n'y a que deux domestiques, La cuisinière Marianne grasse, molle, flasque et qui grinche tout le temps, et le jardinier-cocher, Joseph, rasé, sec, sournois et qui ne dit jamais un mot. L'office n'est pas gai. 
Nous prenons nos repas dans la cuisine sur la même table où, durant la journée, la cuisinière fait ses saletés avec ses doigts gros comme des boudins... à côté de la marmite où bout la soupe fétide des chiens. Vrai!... C'est à vomir!... 
On nous a servi du lard aux choux, et du fromage puant... pour boisson, du cidre aigre... Rien d'autre. Des assiettes qui sentaient le graillon, des fourchettes en fer-blanc ont complété ce joli service. 
Comment cela est-il possible que j'en sois arrivée à m'échouer ici, parmi de telles gens, et loin de tout ce que j'aime ?

La chambre de Marianne est voisine de la mienne. Elle ronfle… Il est près de deux heures, et ma lumière va s'éteindre. Moi aussi, je vais être obligée de me coucher Mais je sens que je ne pourrai pas dormir.
Ah! Ce que je vais me faire vieille, dans cette baraque ! 
La Lumière baisse
Accordéon.

2ème Journée du journal
Célestine est en train d’écrire à sa table.
Célestine : Mes maîtres s’appellent Monsieur et madame Lanlaire... Monsieur Isidore et madame Euphrasie va-t'faire Lanlaire!... Intéressant non !

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Spectacle terminé depuis le samedi 5 avril 2003

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