Fuyant la guerre, Stefan Zweig prend le bateau qui l’emporte en Amérique du Sud. Pendant la traversée, un combat s’engage qui le passionne, ainsi que tous les voyageurs : au dessus d’un jeu d’échecs s’affrontent le champion du monde Csentovic, une brute lente, cupide, inculte, antipathique, qui n’a jamais perdu une partie, et le mystérieux Monsieur B, un aristocrate viennois, sensible, raffiné, qui vient d’échapper aux griffes de la Gestapo.
Qui gagnera ? L’intelligence et la culture ont-elles encore une chance dans ce monde qui sombre dans la barbarie ?
Cette fable palpitante qui nous emmène jusqu’aux frontières de la folie est considérée comme le chef d’œuvre de Stefan Zweig. Après l’avoir achevé, il se donna la mort en compagnie de sa femme, Lotte.
Dans cette version théâtrale, Eric-Emmanuel Schmitt montre comment cette fable sur les échecs est une confession de Zweig, son œuvre sans doute la plus autobiographique. Lui qui s’est battu pendant toute sa vie pour la culture et une conception européenne de la civilisation, est bien obligé, face à Hitler, de conclure qu’il a perdu. Plus radical que son héros, il se donnera la mort.
Stefan Zweig est le grand romancier des personnages vaincus. Lui-même se considéra comme un vaincu puisque la culture, l'humanisme, l'européanisme, tout ce pour quoi il s'était battu fut attaqué par les Nazis ; après avoir écrit Le Monde d'hier, des mémoires dont il n'est pas le sujet mais le centre, il rédigea son ultime fiction Le Joueur d'échecs, l'envoya par la poste à son éditeur lui aussi en exil, et le lendemain se donna la mort en compagnie de Lotte, son épouse atteinte de sévères crises d'asthme. Vaincu...
Pour cette raison, il me bouleverse. Ce sont toujours à travers les failles qu'on aperçoit la lumière. L'héroïsme idéaliste de Zweig, je l'ai toujours fait mien, d'autant qu'il n'est pas triomphant, seulement convaincant, habité par le doute, l'hésitation. À l'évidence, le narrateur de la nouvelle est Zweig lui-même qui va en finir... À l'évidence aussi, l'aristocrate viennois devenu fou à force d'isolement et de cohabitation avec un seul livre, c'est lui aussi, enfermé dans une conception de la littérature qui ne correspond plus au monde et le met en péril.
Dans ma traduction-adaptation du Joueur d'échecs, je me nourris d'autres textes de Zweig, des éléments objectifs de la guerre, pour montrer à quel point cette magnifique fable est sa propre tragédie.
Après Le Journal d'Anne Frank, nous allons, Francis Huster, Steve Suissa et moi, chercher de nouveau des raisons de vivre et d'espérer chez des personnages que, malheureusement, l'Histoire a fauchés. Anne Frank ou Stefan Zweig n'ont perdu la partie que sur le moment ; cinquante ans plus tard, ils la gagnent : ce sont eux qu'on écoute.
Eric-Emmanuel Schmitt
Huster magistral !
Très belle adaptation, menée avec brio par un très grand acteur. On passe un excellent moment
L'acteur est sublime de générosité. Le trio Sweig, Schmitt, Huster est tout simplement puissant.
Francis Huster est formidable, il est servi par un texte d'une grande puissance. A voir et revoir
Pour 64 Notes
Huster magistral !
Très belle adaptation, menée avec brio par un très grand acteur. On passe un excellent moment
L'acteur est sublime de générosité. Le trio Sweig, Schmitt, Huster est tout simplement puissant.
Francis Huster est formidable, il est servi par un texte d'une grande puissance. A voir et revoir
Excellence de l'acteur, puissance du texte...un moment de vie!
Juste une heure de bonheur au théâtre, rare.
Adaptation magnifique de ce superbe livre qui m'avait passionné. Merci pour ce merveilleux moment. Bravo
Pièce difficile mais M.Huster nous embarque pour cet ultime voyage douloureux et magnifique. Bravo !!!!!
Très bonne interprétation d'un très bon texte. Adaptation réussie. A voir.
Adaptation discutable de la nouvelle qui mêle biographie et récit. Interprétation trop déclamatoire de Francis Huster dans la première partie.
Un acteur dans l'âme pour une pièce difficile qui n'aurait pas supporté la médiocrité. Respect Dominique
Francis Huster est merveilleux sur scène. Il incarne son rôle à merveille. Authentique, il narre avec confidence, et interprète la folie avec énergie et talent. À lui seul, il occupe la scène, le théâtre tout entier. Et quand il parle en aparté de l'auteur, il nous fait découvrir l'Histoire comme on ne l'entend jamais. Merci infiniment.
Un peu décus. Musique du Titanic ridicule, la femme qui tousse n'apporte rien, diction de Francis Huster pas très bonne. Cela manque de sobriété. Le texte de Zweig est bien plus fort et sobre.
une heure époustouflante, une heure incroyablement belle, une heure suspendue au temps ... BRAVO !!
une pièce magnifiquement interprétée par un FrancisHuster époustouflant.le plaisir de l'écriture de Stefan Sweig.
6, rue de la Gaîté 75014 Paris