La Petite Catherine de Heilbronn

du 2 au 31 décembre 2009
2h15

La Petite Catherine de Heilbronn

Grâce à une distribution très juste (Julie-Marie Parmentier, Hélène Fillières, Tom Novembre,…) et à une fine adaptation scénique, André Engel donne à la merveilleuse pièce d’Heinrich von Kleist une sorte d’évidence rare au théâtre… A voir absolument !

Molière 2008 de la Compagnie.

  • Une histoire impossible

Une histoire impossible. Un défi à la mesure d'André Engel et de certains des comédiens qui le suivent depuis Léonce et Léna, Le Jugement dernier ou Le Roi Lear. Ces cinq actes là tiennent un peu de tous les genres : feuilleton amoureux à rebondissements, La Petite Catherine est aussi à certains égards une chronique médiévale, un conte fantastique, un roman policier, une légende de cape et d'épée, un mythe intemporel, un poème mystique, une ballade populaire.

L'intrigue est folle : pourquoi la petite Catherine a-t-elle un jour tout quitté pour suivre comme une somnambule le Comte von Strahl ? Comment la fille d'un simple armurier peut-elle prétendre épouser un aussi noble chevalier ? Et pourtant cela doit être. Mais pour que l'homme et la femme, ces deux pièces d'un puzzle onirique, puissent se rejoindre, c'est tout un monde qui devra être traversé. Et qui le sera comme s'il n'en fallait pas moins pour réinventer Ève et Adam.

Texte français de Pierre Deshusses, version scénique d'André Engel et Dominique Müller.

  • L'épreuve du feu

Maintenant, Wilhelmine, je vais moi aussi te dire quel bonheur j'attends d'un futur mariage. Autrefois, je n'en avais pas le droit, mais maintenant - oh Dieu ! Quelle joie j'en ressens ! - Je vais te décrire l'épouse qui peut maintenant me rendre heureux – et c'est là la grande idée que je médite pour toi. L'entreprise est vaste, mais le but l'est également. Je consacrerai à cette tâche chaque heure que ma situation à venir me laissera libre. Cela donnera un attrait nouveau à ma vie et nous fera traverser plus vite le temps d'épreuve qui nous attend. Dans cinq ans, je l'espère, l'oeuvre sera accomplie.

Tu n'as pas à craindre que cette épouse rêvée ne soit pas de cette terre, que je ne puisse la trouver qu'au ciel. Je la trouverai ici-bas dans cinq ans et je l'étreindrai de mes bras terrestres - Je n'exigerai point du lys qu'il s'élève dans les airs aussi haut que le cèdre et ne demanderai point à la colombe de voler comme l'aigle.

Je ne sculpterai pas dans la toile, ne peindrai pas le marbre. Je connais le bloc auquel j'ai affaire et je sais ce que j'en puis tirer. C'est un minerai avec de l'or natif et il ne me reste qu'à séparer le métal de sa gangue. Il a reçu de la nature son poids, sa sonorité, et l'épreuve du feu l'a rendu invulnérable, le soleil de l'amour lui donnera éclat et lumière, et je n'aurai plus, après cette opération chimique, qu'à me chauffer aux rayons que sa surface me renverra.

Je sens moi-même combien ce langage imagé reste terne en comparaison de l'esprit qui m'anime - Oh ! si je pouvais seulement te communiquer un éclair du feu qui brûle en moi ! Si tu pouvais ressentir à quel point l'idée de faire de toi un jour un être parfait exalte en moi les forces vitales, aiguise les aptitudes, transforme mes énergies en vie et en activité !

Extrait d'une lettre à Wilhelmine von Zenge, Würzburg, 10/11 oct.1800 (trad. J.-Cl. Schneider, in Kleist : oeuvres complètes, t. 5, Théâtre II, Gallimard, le Promeneur, 1999, pp. 131-132).

  • Extrait

WENZEL Ce n'est pas possible !
HANS Elle disparaît ?
WENZEL En laissant tout derrière elle ?
HANS Ses propriétés, son foyer et le fiancé à qui elle était promise ?
WENZEL Sans même demander ta bénédiction ?
THEOBALD Elle disparaît, mes seigneurs - M'abandonnant, moi et tout ce qui l'attache ici : le devoir, l'habitude et la nature - Elle pose un baiser sur mes yeux encore ensommeillés et disparaît. J'aurais préféré qu'elle me les ferme pour de bon.
La Petite Catherine, traduction Pierre Deshusses, (oeuvres complètes, t 4, Théâtre II, Gallimard, Le Promeneur,1999)

  • La presse

"Cette Petite Catherine a la beauté d'une lecture incarnée par une troupe homogène et dessinée, à l'image des deux femmes, Cunégonde, la sublime brune en robe cramoisie (Anna Mouglalis), Catherine, la blonde, un roseau frêle et indestructible (magnifique Julie-Marie Parmentier). Comme on l'aime, cette Kätchen ! Grâce à elle, on entre dans un rêve éveillé où le désir d'absolu absout toute réalité." Brigitte Salino, Le Monde, 15 janvier 2008

"On aimerait prendre des chemins de traverse pour parler de la manière dont André Engel et son équipe artistique nous subjuguent en nous offrant cette Petite Catherine de Heilbronn. On aimerait, par de pauvres mots, retrouver l'état dans lequel on est immédiatement plongé par une conjonction de sensations, dès que l'on pénètre dans la grande salle des Ateliers Berthier..." Armelle Héliot, Le Figaro, 14 janvier 2008

"Toute la beauté de la mise en scène qu'en propose aujourd'hui André Engel tient à ce qu'elle cherche moins à en éclairer les obscurités qu'à en révéler les zones d'ombre qui ramènent à nos propres ténèbres intérieures." Didier Méreuze, La Croix, 14 janvier 2008

Sélection d’avis du public

RE: La Petite Catherine de Heilbronn Le 7 décembre 2009 à 13h11

Je ne peux que être d'accord, même si mon avis n'est pas complètement partial, ce spectacle à muri et est encore meilleur qu'il y a deux ans, alors, n'hésitez plus !

La Petite Catherine de Heilbronn Le 6 décembre 2009 à 18h45

je sors des ateliers berthier et nous avons passé un excellent après midi plein de rêves et de poésie. Je n'avais pas vu ce spectacle l'an dernier et je suis ravie d'avoir pu me rattraper. C'est un tout, histoire proche de grimm, d'andersen ou même de m shelley, excellents comédiens, décors et lumières, en gros c'est noel avant l'heure, si ce n'est pas fait , rattrapez vous...

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RE: La Petite Catherine de Heilbronn Le 7 décembre 2009 à 13h11

Je ne peux que être d'accord, même si mon avis n'est pas complètement partial, ce spectacle à muri et est encore meilleur qu'il y a deux ans, alors, n'hésitez plus !

La Petite Catherine de Heilbronn Le 6 décembre 2009 à 18h45

je sors des ateliers berthier et nous avons passé un excellent après midi plein de rêves et de poésie. Je n'avais pas vu ce spectacle l'an dernier et je suis ravie d'avoir pu me rattraper. C'est un tout, histoire proche de grimm, d'andersen ou même de m shelley, excellents comédiens, décors et lumières, en gros c'est noel avant l'heure, si ce n'est pas fait , rattrapez vous...

Informations pratiques

Théâtre de l'Odéon - Ateliers Berthier

8, boulevard Berthier 75017 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Batignolles Librairie/boutique
  • Métro : Porte de Clichy à 138 m
  • RER : Porte de Clichy à 338 m
  • Tram : Porte de Clichy - Tribunal de Paris à 213 m
  • Bus : Porte de Clichy à 35 m
  • Entrée du public : angle de la rue André Suarès et du Bd Berthier.

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Plan d’accès

Théâtre de l'Odéon - Ateliers Berthier
8, boulevard Berthier 75017 Paris
Spectacle terminé depuis le jeudi 31 décembre 2009

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