La Nuit du thermomètre

Paris 17e
du 20 mai au 29 juin 2008

La Nuit du thermomètre

Une nuit d’été. Une nuit de canicule. Ne parvenant pas à trouver le sommeil, Lucie fait une terrible découverte. Seule, désemparée, elle appelle son meilleur ami, Simon. Pour la première fois, ils vont passer toute une nuit ensemble. Une nuit de confidences, de rêves et d’expériences qui va les changer à tout jamais.

Comédie inclassable
Note d’intention
Extraits

  • Comédie inclassable

C’est la nuit. Une de ces nuits où il fait trop chaud pour dormir. Quand Lucie se relève pour aller boire, elle découvre sa mère sur le canapé. Sa mère inanimée. Quand on est une jeune fille de douze ans et qu’on se découvre une mère inanimée, on est censé faire quoi ? On lui retire ses chaussures, on appelle le docteur. Et puis... Et puis on se dit que ces histoires-là, franchement, c’est pas du tout de notre âge. Alors on appelle du renfort, par exemple son meilleur ami, Simon, qui a douze ans pareil mais qui lui ne dort jamais, trop occupé qu’il est à préparer des attentats...

La Nuit du thermomètre est une comédie inclassable où deux enfants, qui n’osent avouer qu’ils s’aiment, parlent de la mort, de la solitude, du mensonge, de l’absurdité de l’existence. Une pièce qui raconte avec humour et poésie le chaos du monde à travers les émotions, les contradictions et les enjeux du passage à l’adolescence.

  • Note d’intention

Ce projet est né de ma rencontre avec Diastème et ses textes pour lesquels mon coup de coeur a été immédiat. Son écriture, rare et précieuse au théâtre, le place au niveau d’auteurs comme Koltès ou Lagarce. Je cherchais des acteurs pour monter La Nuit du thermomètre. Quand j’ai rencontré Justin et Andréa, une même constatation nous a convaincu de travailler ensemble : nous avions rarement lu un texte qui parle de l’adolescence d’une telle façon.

C’est une nuit particulière. Lucie est, pour la première fois, confrontée à l’alcoolisme de sa mère et Simon profite de sa toute première nuit blanche avec la jeune fille qu’il aime. La pénombre et la chaleur ambiante accentuent le sentiment de solitude mais surtout facilitent les confidences et l’éveil des sens. Simon est loin d’être commun : il n’est pas très beau mais son esprit brillant, voire précoce, touche Lucie. Il s’est construit tout seul et le monde qu’il imagine passe par la destruction de tout ce qui existe. Ses raisonnements et sa vision de la vie permettront à Lucie de grandir. Ce sont deux personnages en crise qui se rencontrent : l’un comme l’autre ont manqué d’amour et d’écoute. Ils s’inventent alors un monde d’adultes à leur manière, inspiré des films qu’ils ont vus et des expériences qu’ils ont pu vivre. Cette nuit de confidences, de rêves et d’expériences va les changer à tout jamais.

Ces deux jeunes personnages, confrontés aux premières fois me fascinent. Ils sont plein d’idéaux et, bien que ceux de Simon et Lucie ne soient pas conventionnels, tout est encore possible. Leur innocence les rend touchants, d’autant qu’elle est contrebalancée par l’intelligence et une lucidité naissante. On pressent que leur idéalisme sera abîmé par la vie à mesure qu’ils vont la découvrir.

Ce qui me plaît dans la manière dont Diastème nous raconte cette adolescence, c’est d’abord la légèreté du ton. Des choses essentielles et graves sont dites mais toujours avec humour. Cette connivence nocturne de Simon et Lucie est très ludique. Rien en eux n’est figé. Pour la mise en scène comme pour les comédiens, La Nuit du thermomètre permet donc de multiples inventions.

Avec l’écriture de Diastème, on reste à tout moment dans la simplicité du ressenti. Rien, au fil des lignes, n’est intellectualisé. C’est la poésie des mots, les phrases jouissives à entendre et à dire, qui font toute la rareté d’un tel texte. Un texte qui nous replonge dans cet idéal d’amour fou. Une histoire qui réveille notre croyance en cette personne, unique au monde, avec qui tout partager.

Damien Bricoteaux

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  • Extraits

J’ai une jolie vie. J’ai une chambre à moi, avec un lit, et un bureau. J’ai de l’argent de poche, pas mal même. Je vais dans une belle école. Je travaille bien. Ma santé est épatante. Pour ainsi dire, exceptés deux trois rhumes dans l’année, je n’attrape plus rien du tout. Je ne suis pas obèse, je ne suis pas anorexique, je ne suis pas laide. Si ça trouve, dans quelques mois, j’aurais même une magnifique paire de seins tout ronds, et des hanches comme dans les films. Je vis dans un chouette quartier. Il y a des commerçants, des libraires, des bouchers. Ils m’appellent “ma jolie” et me font des sourires quand je descends chercher le pain. Je pars en vacances chaque année. A la mer, l’été ; à la neige, l’hiver. J’ai des grands parents, que je ne vois jamais. J’ai des cousins, que je ne vois jamais. Et puis j’ai des amis. Des copines de classe, des copains de vacances, Simon... Je me couche tous les soirs à dix heures. Je mange des yaourts allégés. Mon père est mort. Ma mère est alcoolique.
Acte I

C’est pour ça que si on y pense un peu, comme je crois, l’idéal ce serait qu’ils meurent tous. Pas forcément lentement, avec des souffrances horribles, les ongles qui tombent un par un et la peau qui s’enlève, non... Mais vite: une bonne bombe sur la gueule et voilà. Ça referait partir le monde sur des bonnes bases. L’embêtant, tu me diras, c’est qu’on meure nous avec... Ça, d’accord, j’y ai pensé longtemps et finalement, je te dirai qu’après tout, on ne doit pas tellement plus mériter de survivre que les autres. Ce qu’il y a, c’est qu’on est jeunes. C’est tout. On a pas encore eu le temps d’être vraiment dégueulasses. Dans quelques années, tu verras, nous aussi on sera de belles saloperies.
Acte IV

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Informations pratiques

Petit Hébertot

78 bis, boulevard des batignolles 75017 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Batignolles Librairie/boutique
Spectacle terminé depuis le dimanche 29 juin 2008

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