La Belle Hélène

• Retour sur les Grands Boulevards

Cent cinquante ans après sa première représentation à Paris au Théâtre des Variétés le 17 décembre 1864, La Belle Hélène, l’opéra-bouffe de Jacques Offenbach, fait son retour sur les Grands Boulevards à quelques pas de son lieu de création, dans la salle mythique du Palace.

Parmi les oeuvres les plus connues du compositeur de La Vie Parisienne ou La Périchole, La Belle Hélène est présentée dans une mise en scène de Pierre-Yves Duchesne avec la volonté de restituer la modernité originelle de l’oeuvre, tout en faisant appel aux technologies d’aujourd’hui. La scénographie et les lumières de Sébastien Lanoue s’inscrivent dans le même esprit, tandis que les chorégraphies sont signées Johan Nus et Jimmy Bourcereau. La distribution, quant à elle, mise sur une jeune troupe de 23 artistes pluridisciplinaires en chant, danse et théâtre.

Coach vocal, directeur musical et metteur en scène, Pierre-Yves Duchesne dirige et anime l’Académie Internationale de Comédie Musicale (AICOM) à Paris et collabore régulièrement à différentes émissions de télévision.

Un opéra bouffe en 3 actes.

• Note d'intention

Jacques Offenbach avait le génie de la modernité. Lorsque le rideau s’est levé sur la première représentation de La Belle Hélène, les spectateurs embarquèrent jusqu’à Sparte, en 320 avant Jésus Christ, dans les travers érotico-sentimentaux d’Hélène, Pâris et Ménélas. 150 ans plus tard, l’ouvrage n’a rien perdu de sa force allusive et sa richesse musicale. Si nos codes vestimentaires ou la couleur des voix ont changé, si la rapidité d’esprit et le langage ont évolué, cette partition et son propos demeurent intemporels. Au fil des décennies pourtant, l’oeuvre a subi les travers de l’opérette et le texte a été travesti par des ajouts et calembours poussifs qui sont restés dans les mémoires. En ramenant La Belle Hélène à son essentiel, sans élitisme, je veux rendre à Jacques Offenbach sa modernité première. Ni la musique, ni l’histoire ne changent : le public est invité à rejoindre la Grèce antique, pour revivre une expérience aussi riche et originale qu’au siècle d’Offenbach.

La Belle Hélène n’en deviendra pas pour autant une comédie musicale telle que nous les connaissons aujourd’hui. J’ai l’intime conviction que si Offenbach créait son spectacle de nos jours, il userait de tous les moyens mis à notre disposition. Scéniquement, toutes les techniques contemporaines seraient utilisées. La mise en scène empruntera à la scénographie du ballet. Au sol, un tapis de danse quadrillé, noir et blanc, comme un damier. Autour, une boite blanche. Au milieu, un module à cinq pans d’où pourront apparaître des personnages, et offrir des effets scéniques. Sur tous ces éléments, nous projetterons des décors en 3D.

La distribution sera composée de sept solistes, entourés par sept danseurs et sept danseuses, également acteurs et chanteurs. Hélène doit être sublime, Pâris avoir pour lui la force et la jeunesse. L’âge et le physique des rôles ont trop souvent été remisés au second plan. La beauté, et même la nudité, ne peuvent être occultées. Dans le texte, Hélène n’a de cesse de rappeler qu’elle est la plus belle femme du monde, fait allusion à tous ses amants. Sa sexualité est le coeur même de l’oeuvre. Les ébats avec Pâris auront leur place, dans une chorégraphie entre ombre et voilage. Choquer n’est pas un but. Le traitement sera extrêmement allusif et précis. De la jeunesse. De la fraicheur. De la vérité. Et surtout du divertissement !

Pierre-Yves Duchesne, metteur en scène