L’oreille en fête

Paris 5e
du 18 mars au 13 avril 2003
1H35

L’oreille en fête

Parmi les plus beaux textes de la langue française et les plus célèbres pages pour violoncelle et piano

Note d’intention du spectacle « L’oreille en fête »
Programme
Extraits de textes dits au cours du spectacle
La compagnie « Le Théâtre Calliope »

Parmi les plus beaux textes de la langue française et les plus célèbres pages pour violoncelle et piano

Ils ont pour nom Rimbaud, La Fontaine, Molière, Hugo, Musset, Baudelaire, Fort, Verlaine…mais on ne connaît d’eux qu’une poignée d’œuvres. Aujourd’hui, que ce soit à Paris ou en province, afin de savourer la langue de ces auteurs de génie, le public répond toujours présent, montrant ainsi son amour des beaux textes et de la poésie.

Fort de ce constat j’ai donc souhaité faire résonner à nouveau, et à deux voix, ces chefs-d’œuvre oubliés ou méconnus.
Afin de prolonger leur lyrisme j’ai fait appel aux talents de deux musiciennes, présences essentielles de ce spectacle.
Le violoncelle étant l’instrument dont les sonorités se rapprochent le plus de la voix humaine il me semblait évident de le retrouver dans ce spectacle et de l’associer au piano, ce duo ayant inspiré les plus grands compositeurs de l’histoire ( Rachmaninov, Brahms, Schubert, De Falla,…). 

Que quatre jeunes artistes veuillent partager avec des spectateurs de tous âges leur amour du théâtre et de la musique, tel fut le moteur de notre travail.

Dans une mise en scène que j’ai voulue naturelle, vivante, et simple, dans un décor minimaliste, élégant, qui ne doit pas détourner l’attention du spectateur mais conforter sa concentration, les interprètes évoluent seuls, se rejoignent ou s’affrontent au gré de poèmes, d’extraits de pièces de théâtre et de fables. 
La musique finit par chanter ce que les mots ne peuvent plus dire.

Mon souci fut de proposer un spectacle plein de vie, apte à répondre aux exigences d’un public averti aussi bien qu’à celles d’un public « jeune », et loin du style ampoulé ou austère que certains « récitals poétique » ont pu laisser dans les mémoires. 

Que ces mots et cette musique soient une véritable fête pour l’oreille et pour le cœur !

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Molière : extrait du Bourgeois gentilhomme
La Fontaine : Le mal marié
Hugo : Le mot

Rachmaninov : extrait de la sonate pour violoncelle et piano

Rimbaud : Roman
Verlaine : Mon rêve familier

Kreisler : Liebsleid pour violoncelle et piano

Musset : Conseils à une parisienne
Baudelaire : A une Madone

Manuel de Falla : danse rituelle du feu

Molière : extrait de George Dandin

Schubert : extrait du trio n°2 en mi bemol

Baudelaire : L’albatros
Hugo : Le poète
Rimbaud : Sensation
Paul Fort : Le curé de Langrune-sur-mer

Mendelssohn : extrait de la sonate n°2 en ré majeur

La Fontaine : Le loup et le chien
Vigny : La mort du loup

Anton Webern : trois petites pièces - opus 111

Hugo : Le crapaud

Chant des oiseaux ( chant catalan )

Verlaine : Conseil falot
La Fontaine : Parole de Socrate
Molière : extrait du Misanthrope
Rostand : extrait de Cyrano de Bergerac

Seiber : pièce pour violoncelle et piano

Rostand : Les mots

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Victor Hugo - le mot

Braves gens, prenez garde aux choses que vous dîtes !
Tout peut sortir d’un mot qu’en passant vous perdîtes.
Tout, la haine et le deuil ! et ne m’objectez pas
Que vos amis sont sûrs et que vous parlez bas.
Ecoutez bien ceci : tête à tête en pantoufles,
Portes closes, chez vous, sans un témoin qui souffle,
…/…

Arthur Rimbaud - roman

On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
-Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
-On va sous les tilleuls verts de la promenade.

Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L’air est parfois si doux, qu’on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits,- la ville n’est pas loin,-
A des parfums de vigne et des parfums de bière…
…/…

Paul Verlaine - mon rêve familier

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon cœur, transparent,
Pour elle seule, hélas ! cesse d’être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
…/…

Arthur Rimbaud - sensation

Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
…/…

Charles Baudelaire - l’albatros

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.
…/…

Alfred De Vigny - la mort du loup

…/…
Le loup vient et s’assied, les deux jambes dressées,
Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées.
Il est jugé perdu, puisqu’il était surpris,
Sa retraite coupée et tus ses chemins pris ;
Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante,
Du chien le plus hardi la gorge pantelante,
Et n’a pas desserré ses mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu, qui traversaient sa chair,
Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles,
Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles,
Jusqu’au dernier moment où le chien étranglé,
Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé.
Le loup le quitte alors et puis il nous regarde.
…/…

Victor Hugo - le crapaud

Que savons-nous ? qui donc connaît le fond des choses ?
Le couchant rayonnait dans les nuages roses ;
C’était la fin d’un jour d’orage, et l’occident
Changeait l’ondée en flamme en son brasier ardent ;
Près d’une ornière, au bord d’une flaque de pluie,
Un crapaud regardait le ciel, bête éblouie ;
Grave, il songeait ; l’horreur contemplait la splendeur.
Oh ! pourquoi la souffrance et pourquoi la laideur ?
L’eau miroitait, mêlée à l’herbe, dans l’ornière ;
Le soir se déployait ainsi qu’une bannière ;
L’oiseau baissait la voix dans le jour affaibli ;
Tout s’apaisait, dans l’air, sur l’onde ; et, plein d’oubli,
Le crapaud, sans effroi, sans honte, sans colère,
Doux, regardait la grande auréole solaire ;
Peut-être le maudit se sentait-il béni,
Pas de bête qui n’est un reflet d’infini.
Un homme qui passait vit la hideuse bête,
Et, frémissant, lui mit son talon sur la tête ;
…/…

Edmond Rostand - les mots

La vaste pièce était noire,
Des craquements anormaux
Semblaient sortir de l’armoire
Où sont enfermés les Mots.

Et parmi l’ombre où des cuivres
Luisaient encor sur du bois,
Tous les mots, dans tous les livres,
Remuèrent à la fois.
…/…

Jean de La Fontaine - parole de Socrate

Socrate un jour faisant bâtir,
Chacun censurait son ouvrage ;
L’un trouvait les dedans pour ne lui point mentir,
Indignes d’un tel personnage ;
L’autre blâmait la face, et tous étaient d’avis
Que les appartements en étaient trop petits.
Quelle maison pour lui ! L’on y tournait à peine.
« Plût au Ciel que de vrais amis,
Telle qu’elle est, dit-il, elle pût être pleine ! »

Le bon Socrate avait raison
De trouver pour ceux-là trop grande sa maison.
Chacun se dit ami ; mais fol qui s’y repose :
Rien n’est plus commun que ce nom,
Rien n’est plus rare que la chose.

Paul Fort - Monsieur le curé de Langrune sur Mer

…/…Je vous convierais tous à voir au crépuscule ses yeux
couleur de jour, lorsqu’il entend la mer ! et jetant son chapeau et son bréviaire
dans l’herbe, à voir dans les sillons, courir, les bras levés,
ses blancs cheveux au vent, ses yeux remplis de jours,
vers le flot qui l’appelle, et qui l’aime toujours, ce rond
petit curé dans sa folie superbe !
Et vous sauriez alors ce que c’est que l’Amour.

Alfred de Musset - conseils à une parisienne

Oui, si j’étais femme, aimable et jolie,
Je voudrais, Julie,
Faire comme vous ;
Sans peur ni pitié, sans choix ni mystère,
A toute la terre
Faire les yeux doux.

Je voudrais n’avoir de soucis au monde
Que ma taille ronde,
Mes chiffons chéris, …/…

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Créée en 1998 par Alexandre Arnaud, Le Théâtre Calliope a pour but de produire et de proposer des spectacles de qualité qui réunissent de jeunes talents (comédiens, metteurs en scène, équipes artistiques) autour de textes choisis dans le répertoire classique et contemporain.

Cette compagnie a déjà présenté différents spectacles :

- « Deux manches pour rire », un double divertissement qui réunit les géants du vaudeville Labiche et Feydeau dont les pièces ( « Embrassons-nous Folleville » pour le premier et « Gibier de potence » pour le second) révèlent une incroyable acuité face à la société, signe de caractères et de préoccupations bien plus profonds que ceux d’histrions passagers ;

- « Le Silence » et « Le Mensonge » de Nathalie Sarraute, deux pièces au cours desquelles un personnage qui n’a pas respecté les conventions sociales mais s’est arrêté sur deux évènements anodins, va déclencher le drame.

Ces spectacles ont été donnés à Paris au Théâtre 13 et à Ville D’Avray au Théâtre du Vieux-Colombier.

Mais depuis 1998, Le Théâtre Calliope transmet également le goût du verbe et de l’expression grâce à des ateliers et des stages à Paris.

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Informations pratiques

Mouffetard

73, rue Mouffetard 75005 Paris

Spectacle terminé depuis le dimanche 13 avril 2003

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