Julien Fisera - Le funambule

Paris 19e
du 28 février au 10 mars 2011
50 min

Julien Fisera - Le funambule

Julien Fišera et Cédric Gourmelon proposent en parallèle leur vision du Funambule de Jean Genet. Le texte traduit l'investissement éperdu de Genet dans la réussite de son compagnon Abdallah Bentaga, acrobate algérien. L'idée est d'entendre le même texte avec deux approches différentes, de voir comment elles se répondent, se révèlent réciproquement. Une riche expérience pour le spectateur.
  • Le poème : créer et aimer

En 1955, Jean Genet rencontre Abdallah Bentaga, acrobate algérien. Cherchant à faire de son ami un funambule d'exception, Genet l'invite à suivre des cours auprès de professeurs prestigieux, le fait lui-même répéter, le met en scène et s'investit éperdument dans son entraînement. Sa passion pour l'art du funambulisme et son amour pour ce jeune acrobate le pousseront à écrire ce court texte initialement intitulé Pour un funambule. Genet brûlant et intransigeant crie ici son amour pour un homme et la pour création, le travail de l'artiste.

  • Deux mises en scène pour un même texte : le jeu des miroirs

Alternativement, un soir après l'autre, la mise en scène qui ouvre la soirée change.

La mise en scène du jeune Julien Fišera a d'abord quelque chose de dérangeant, d'étouffant. La mise en espace est blanche telle la page blanche à laquelle tout créateur est avant tout confronté, seul et l'acteur est seul en scène pendant 50 minutes. D'autre part, le plafond nous écrase et imperceptiblement au cours de la pièce, il s'élève pour nous donner un souffle, nous respirons enfin : jolie métaphore de l'acte de créer. En effet, c'est bien à l'acte de créer que nous avons assisté : la parole est apparue, a émergé avec toute la responsbilté du créateur.

Dans la mise en scène de Cédric Gourmedon, l'homme qui dit n'est pas seul, le funambule est là : jeune homme musclé, d'une virilité juvénile et à la fois animale. Il fixe pendant toute la pièce l'autre : celui qui dit, qui conseille, qui aime. Ici, la mise en scène est beaucoup plus chaude : lumières, voix, corps font apparaître la sensualité du texte de Genet. Le travail de Gourmedon révèle avant tout un cri, une célébration d'amour. D'abord amour pour l'art, pour la création et pour la grande famille des artistes qui protège du monde ces créateurs qui 'n'en comprennent pas la logique'. Mais cet amour est aussi incarné : c'est égalemant une déclaration d'amour à ce funambule.

L'idée est donc ici de donner à voir le même texte avec deux approches différentes et de voir comment elles se répondent, se révèlent réciproquement. C'est une véritable expérience pour le spectateur, nous sommes actifs, on nous demande implicitement de participer avec ce procédé et cette expérience a lieu en goûtant la langue de Genet...

  • Le mot de Julien Fišera

 " Le Funambule n’appelle pas selon moi une théâtralité de la représentation mais de l’apparition. Apparition du funambule-comédien pour un bref instant : « Dix secondes, est-ce peu ? », se demande Genet dans le texte.

Mon projet n’est nullement de proposer une illustration du texte ; je me concentre sur l’apparition, par la mise au présent du texte, des mots s’échappant de l’acteur. Le temps du spectacle est celui de l’énonciation du poème. C’est l’écriture de Genet, son rythme, qui est au coeur de notre travail.

Le Funambule se veut une traversée sensorielle, parcours physique dans un poème. Le comédien, Pierre-Félix Gravière, accompagne l’éclosion des images dans le texte. Cet acte s’appuie sur la tension qui sous-tend le poème, du premier au dernier mot.

J’entends ce poème, long d’une petite dizaine de pages, comme une véritable partition, une composition chorégraphique articulant, comme dans un spectacle de cirque, des numéros. Derrière chaque image, chaque métaphore, se profile une acrobatie, un salto.

Après Titus tartare d’Albert Ostermaier, déjà avec Pierre-Félix Gravière en 2004, B.MANIA, que j’avais écrit et qui était interprété par Antoine Mathieu en 2008 et Le 20 novembre de Lars Norén avec Grégoire Tachnakian la même année, c’est ma quatrième incursion dans la forme du monologue théâtral. Ces textes reviennent sur la singularité d’un homme parmi les autres hommes. Ou, comment un individu s’extrait de sa condition pour s’offrir en spectacle. Titus tartare déjà, centré sur la figure retravaillée de Titus Andronicus, questionnait la figure de l’artiste et de son engagement en politique.

Dans cette série j’y vois comme l’amorce d’un questionnement sur la spécificité du théâtre comme art de l’échange et de la mise en commun. " 

Julien Fišera

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Spectacle terminé depuis le jeudi 10 mars 2011

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