Jeanne

La nouvelle pièce de Jean Robert-Charrier mise en scène par Jean-Luc Revol avec Nicole Croisille, Charles Templon et Florence Muller. Un coup de cœur !
C'est pas parce qu’elle est vieille et seule qu’on doit lui sourire bêtement. Entre comédie et drame, la pièce décrit le fossé parfois profond entre les solitudes et les politiques sociales plus électoralistes que sincères. La nouvelle pièce de Jean Robert-Charrier mise en scène par Jean-Luc Revol avec Nicole Croisille, Charles Templon (belle découverte), qui forment un duo émouvant, et Florence Muller (parfaite et drôle comme à son habitude).
  • Fossé entre solitudes et politiques sociales

Jeanne est une fonctionnaire à la retraite. Demoiselle, elle vit seule dans son appartement parisien en haut d’une tour. Son franc parler et sa parano la coupent progressivement de son entourage.

Pour aider les personnes en difficultés, les services sociaux mettent en place un service d’aide à la personne dont bénéficiera Jeanne. La rencontre entre Jeanne, le jeune Marin (livreur de plateaux repas) et Anne Legal (responsable des services de la Mairie) créera un électrochoc dans le quotidien de notre héroïne…

Entre comédie et drame, la pièce décrit le fossé parfois profond entre les solitudes et les politiques sociales plus électoralistes que sincères.

  • La presse

« Nicole Croisille, en veille femme seule et acariâtre, est à la fois drôle, amère et touchante. » L’humanité

« Une comédie fine et lucide où Nicole Croisille se coule avec célérité dans un rôle de retraitée acariâtre, misanthrope, paranoïaque et, pour toutes ces raisons, forcément drôle et attendrissante. » Télérama

« Epatante Florence Muller. » Le Figaroscope

« Nicole Croisille, émouvante […] Nicole Croisille incarne avec sobriété et tendresse cette mamie si agaçante, et au final si touchante. On la prendrait dans ses bras. » Le Parisien

  • Note de l'auteur

Il y a parfois au théâtre des situations que l’on trouve exagérées et qui sonnent faux tant elles sont éloignées de nos quotidiens. Jeanne fait partie de ces gens qui ont des vies hors du commun et des attitudes qui pourraient nous laisser penser qu’elles ne sont que le fantasme de l’auteur. Et pourtant non. Jeanne est le nom d’emprunt que j’ai utilisé pour raconter cette histoire vraie, vécue il y a quelques années. L’histoire est romancée bien sûr, mais Jeanne est bien réelle. Ses névroses, son caractère, son passé... Jeanne est bien réelle et elle me fascine. Certainement parce qu’elle est complexe et qu’en étant attachante malgré ses méchancetés, on a envie de l’aider. Alors que j’aurais pu la cantonner à cette femme âgée un peu pénible, j’ai eu envie de comprendre comment et pourquoi elle en était arrivée là. J’ai eu envie qu’elle se dévoile pour découvrir la femme et pas uniquement la femme âgée. J’avais besoin pour cela de la confronter à la solitude d’un jeune, Marin, pour que leurs personnalités déroutantes les bouleversent tous les deux.

Nicole Croisille aussi est fascinante. En la rencontrant il m’a semblé évident qu’elle donnerait à Jeanne toutes ses ambiguïtés. Je ne pensais pas écrire que pour des femmes, blondes de surcroit, mais après Amanda Lear et Chantal Ladesou, Nicole semblait une évidence pour ce rôle.

Pour cette pièce plus intime que les précédentes, j’ai eu envie de réunir autour de Nicole Croisille, des artistes avec lesquels j’avais déjà travaillé. Ce fut le cas de Florence Muller que j’avais rencontré au moment de sa sublime Beauté, recherche et développement. Elle sera une parfaite Anne Legal, cette femme politique de seconde zone un peu paumée, drôle malgré elle. Charles Templon quant à lui (metteur en scène de -M’man- de F. Melquiot la saison passée au Petit Saint-Martin) s’est imposé rapidement à Jean-Luc Revol et à moi. Il a la sensibilité et la force du caractère parfois déroutant de Marin, personnage clé de la pièce.

Geoffrey Palisse enfin, apporte au dénouement de la pièce toute sa précieuse naïveté. Nous avons connu Jean-Luc Revol et moi une belle aventure lorsque nous avons monté Le Roi Lear à la Madeleine. Je suis bien heureux de le retrouver pour Jeanne et de lui livrer mon texte en toute confiance.

Jean Robert-Charrier

  • Note de mise en scène

Jeanne est un personnage attachant. Jeanne est un personnage insupportable.

Et c’est justement la complexité de Jeanne qui m’intéresse, car elle est toujours là où on ne l’attend pas. On croit avoir à faire à une femme cloitrée dans son petit appartement, en proie à des persécutions réelles ou imaginaires, un être qui s’est refermé sur lui-même et qui a fait le deuil de la confiance en l’humain. Et puis, voilà qu’un jeune homme, Marin, débarque dans sa vie, et c’est à une métamorphose que nous allons assister. La carapace va se fissurer et petit à petit laisser place à l’espoir d’une relation et, pourquoi pas, à une nouvelle forme d’amour et d’amitié.

Il va donc falloir avancer par petites touches, car la pièce, comme Jeanne, recèle des surprises, et va même parfois basculer dans le fantastique. On peut penser à Edward Carey et son personnage de L’observatoire, perdu dans son immeuble, au Polanski de Répulsion ou du Locataire, la schizophrénie en moins. Pourtant nous ne sommes pas dans un drame, au contraire, car Jeanne a le verbe haut et la réplique acide, ce qui nous fait souvent naviguer dans les eaux de la comédie. Mais le plus important reste la relation qui se noue entre elle et Marin. Une amitié sensible, qui avance par petites touches et qui constitue le coeur de la pièce.

Le défi, pour le metteur en scène, sera d’assembler tous ces degrés de lecture pour proposer un tableau d’ensemble cohérent ; de faire la navette entre le spectateur et les personnages pour tricoter la relation complexe qui se noue devant lui. Nous avons fait le choix d’une scénographie épurée. Même si l’enfermement est un des thèmes importants de la pièce, nous avons préféré privilégier l’idée de hauteur (Jeanne habite en haut d’une tour), et l’espace qui l’entoure (le ciel), comme un vide oppressant supplémentaire. Et la porte qui s’ouvre dans ce ciel fantasmé, n’est que le prolongement de celle de son appartement, toujours fermée à double-tour. Une simple baie vitrée la sépare de ce vide omniprésent d’où elle se sent toujours observée.

De même, un soin particulier sera apporté aux sons qui constituent l’univers mental de Jeanne. Nous devrons construire un univers particulier, basé sur le réel (les voisins, l’appartement...) mais qui devra refléter la manière dont Jeanne les perçoit. Car, au bout du compte, tout cela est-il réel ? Il faudra nous rendre Jeanne attachante dans ses questionnements et sa relation avec Marin. Car la force de la relation qui se noue devant nous ne peut nous laisser indifférents. Nous sommes face à un théâtre de chair, un théâtre du coeur... Jeanne est souvent insupportable, mais elle deviendra un personnage attachant que l’on n’oubliera pas.

Jean-Luc Revol

Sélection d’avis du public

Jeanne ….Très émouvant Par Gillou - 20 octobre 2017 à 22h10

Nicole Croisille est excellente , avec une mise en scène parfaite A ne pas manquer , C'est juste, subtil , parfois amusant , mais tellement profond

belle satire sociale Par Malou L. - 28 septembre 2017 à 22h23

belle decouverte de Nicole Croisille en actrice.vieille dame acariatre et lucide ,on la suit dans ses relations conflictuelles avec les services sociaux,sa solitude et son besoin d'aide ;on voit le role hypocrite joué par les elus locaux;bref tout est suggéré,c'est criant de vérité;juste un peu long...

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Jeanne ….Très émouvant Par Gillou (102 avis) - 20 octobre 2017 à 22h10

Nicole Croisille est excellente , avec une mise en scène parfaite A ne pas manquer , C'est juste, subtil , parfois amusant , mais tellement profond

belle satire sociale Par Malou L. (4 avis) - 28 septembre 2017 à 22h23

belle decouverte de Nicole Croisille en actrice.vieille dame acariatre et lucide ,on la suit dans ses relations conflictuelles avec les services sociaux,sa solitude et son besoin d'aide ;on voit le role hypocrite joué par les elus locaux;bref tout est suggéré,c'est criant de vérité;juste un peu long...

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Petit Saint-Martin

17, rue René Boulanger 75010 Paris

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  • Bus : Porte Saint-Martin à 64 m, Strasbourg - Saint-Denis à 255 m, Porte Saint-Denis à 279 m, Jacques Bonsergent à 320 m, Arts et Métiers à 380 m
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Plan d’accès

Petit Saint-Martin
17, rue René Boulanger 75010 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 31 décembre 2017

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