Il re Pastore

Spectacle en italien surtitré en français.

• Un opera seria créé en 1775

En 1775, à 19 ans, Mozart compose Il Re pastore. Nicolas Buffe, lui, est un enfant des années 80, nourri de culture japonaise et des décors de la Renaissance qu’il a étudiés aux Beaux-Arts de Paris. Jean-Christophe Spinosi retrouvera le plasticien : en 2012 ils avaient fait souffler un vent de jeunesse chez Haydn en transposant son Orlando paladino dans l’univers des jeux de plateformes et de Star Wars. Ne manquez donc pas cette occasion de partager l’opéra entre petits et grands et de rapprocher musique classique, mangas et jeux vidéos !

Avec l'Ensemble Matheus.

• Note d’intention de Nicolas Buffe et Olivier Fredj

Nous avons envie de créer une mise en-jeux en invitant à la rencontre de trois mondes :

Le symbolisme mythologique de la Macédoine d’Alexandre le Grand : utiliser l’imagerie des grands mythes pour rendre visuellement l’universalité de la recherche du bonheur et les philosophies développées dans l’œuvre.

La vivacité baroque du jeune Mozart : par la musique comme vecteur émotionnel mais aussi par les références au grotesque et au baroque tant en peinture qu’en architecture.

L’univers des jeux vidéo, du manga, des cartoons et du Tokusatsu (séries télévisées japonaises très riches en effets spéciaux) : une multiplicité de robots, supers pouvoirs, éléments de dessins animés ou paysages de jeux, autant d’influences qui peupleront l’espace et les costumes, transposés dans la réalité scénique.

Trois codifications différentes, vues avec nos yeux de trentenaires nourris aux Transformers, à Mario Bros, à Akira, Ghost in the Shell, X-Or ou aux Tex-Avery. Il s’agit de mettre en jeux des quêtes : du pouvoir, de l’Amour. De choisir le bon chemin, de partir à l’aventure, de rejoindre la princesse : autant d’ambitions universelles, collectives et individuelles.

Nous voulons rendre concrète l’imagerie du jeu sur un plateau de théâtre, ses images fortes mais aussi ses règles systématiques, ses obstacles et ses bonus, pour exprimer la surréalité et l’exemplarité des personnages. Et laisser à la musique le soin d’en sublimer l’humanité. En utilisant et en mécanisant les dispositifs des jeux de plateforme des années 80-90, nous grossirons la réalité et rendrons dans l’espace, les menaces et les obstacles, tant politiques qu’émotionnels. Le tout avec le même œil ironique et amusé et l’ardeur adolescente qu’un Mozart de 19 ans.

Il re pastore est une serenata. Un « tapage nocturne », définit Boisrobert en 1646. C’est ce que nous avons décidé de mettre en scène, un tapage nocturne : qui fait du bruit, qui en dérange parfois certains, qui en amuse d’autres mais qui donne avant tout envie de rejoindre la fête.