Hamlet

Hamlet
La folie gagne Hamlet et ses nuits sont peuplées de visions : le roi lui affirme qu’il a été empoisonné par son propre frère et lui intime la vengeance. Reprise exceptionnelle de la brillante mise en scène de Thomas Ostermeier créée au Festival d’Avignon en 2008 ! En allemand surtitré.

Spectacle en allemand surtitré.

C’est à la fin de l’année 1601 ou au tout début de 1602 que William Shakespeare (1564-1616) écrit son Histoire tragique d’Hamlet prince du Danemark inspirée des Histoires tragiques extraites des œuvres italiennes de Bandello de François de Belleforest (1556). C’est sans doute pour un comédien qu’il admirait particulièrement, Richard Burbage, qu’il écrit cette tragédie, certainement la plus mystérieuse et la plus freudienne, en même temps qu’il termine la plus joyeuse de ses comédies, La Nuit des rois. Accompagné de Marius von Mayenburg, auteur associé à la Schaubühne de Berlin qui a assuré la traduction et l’adaptation du texte shakespearien, Thomas Ostermeier s’engage dans la traversée de l’une des œuvres maîtresses du génial dramaturge anglais. Inépuisable Hamlet, première d’une série de tragédies écrites au crépuscule du règne d’Élisabeth 1re.

La folie gagne Hamlet. Le roi, son père, est mort subitement d’une maladie étrange et sa mère s’est remariée un mois plus tard avec le frère du défunt. Les nuits d’Hamlet sont peuplées de visions : le roi lui affirme qu’il a été empoisonné par son propre frère et lui intime la vengeance. Afin de camoufler ses plans meurtriers, Hamlet décide de passer pour fou, mais il finira par perdre pied. Le monde devient à ses yeux un marécage putride, le désir et la sexualité des abîmes menaçants et sans fond ; les amis qui l’entourent sont devenus des espions manipulés par son beau-père pour le surveiller, même Ophélie, sa bien-aimée, fait partie du complot. Le vengeur se sent traqué : derrière chaque tenture, derrière chaque rideau se cachent des traîtres.

Celui qui se sent ainsi poursuivi le devient réellement et ce qui à l’origine n’était que jeu se transforme en folie véritable au moment crucial où Hamlet se trompe de cible en tuant Polonius, le père d’Ophélie. Sa mère et son beau-père étouffent le meurtre et exilent Hamlet. Les plans de vengeance d’Hamlet s’éloignent ; il semble avoir perdu tout contrôle sur son destin. Ophélie, brisée, se donne la mort. La tentative de son beau-père de le supprimer définitivement offrira à Hamlet la possibilité d’entraîner ses ennemis dans sa perte.

Shakespeare décrit la cour danoise comme un système politique corrompu, qui deviendra pour Hamlet le labyrinthe de sa paranoïa : meurtres, délations, manipulations et passions dévorantes sont les armes de ce combat pour le pouvoir. Hamlet, incapable de faire siennes les règles machiavéliques de ce jeu d’échec politique, retourne ses pulsions violentes contre lui-même. Sa faculté à analyser le Pour et le Contre devient un obstacle infranchissable à l’accomplissement de ses desseins. Seul être scrupuleux dans un système qui ne l’est pas, il scellera ainsi son tombeau. Avec ce paradoxe de celui qui doit agir, mais en est incapable, Shakespeare propose une analyse toujours valide du dilemme intellectuel entre la pensée complexe et l’acte politique.

Si Shakespeare utilise plus de 20 personnages pour construire un biotope politique, véritable réseau de conflits d’intérêts et d’intrigues qui mèneront son protagoniste à l’échec, seuls 6 comédiens se répartiront les rôles en alternance dans la mise en scène de Thomas Ostermeier. Ainsi l’éloignement croissant de la réalité, la manipulation de la vérité et de l’identité, la perte de repères trouvent échos dans une interprétation qui met au premier plan la stratégie de l’esquive et du double-jeu.

Thomas Ostermeier a fait des débuts remarqués en 1996 en présentant des spectacles dans un ensemble de préfabriqués attenant au Deutsches Theater, la Barracke. En se consacrant dans un premier temps aux écritures contemporaines, il crée autour de lui un collectif artistique qui surprend et enthousiasme le public berlinois puis européen. Nommé codirecteur de la Schaubühne à Berlin en 1999, il poursuit son travail mais en alternant textes du répertoire - Büchner, Brecht, Ibsen… et auteurs vivants - Marius von Mayenburg, Jon Fosse, Biljana Srbljanovic, Sarah Kane, Lars Norén…

Classiques ou modernes, ces textes de théâtre sont toujours intégrés dans la réalité d’une Allemagne réunie politiquement mais toujours socialement et culturellement divisée, d’une Europe morcelée confrontée à une tentative d’invasion culturelle venue d’outre-atlantique, d’un monde qui ne peut effacer ni le conflit ni la barbarie de ses modes de fonctionnement. Dans sa démarche artistique, c’est toujours un théâtre au plus près de l’homme que propose Thomas Ostermeier, qui fut l’artiste associé de la 58e édition du Festival d’Avignon en 2004.

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Les Gémeaux - Scène Nationale de Sceaux

49 avenue Georges Clémenceau 92330 Sceaux

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Spectacle terminé depuis le dimanche 29 janvier 2017

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