En attendant Godot

Paris 10e
du 4 au 27 décembre 2015
2h45 entracte inclus

En attendant Godot

Jean-Pierre Vincent met en scène la pièce de Beckett aux Bouffes du Nord, et en restitue la puissance comique. Immanquable.
Jean-Pierre Vincent met en scène la pièce de Beckett, et en restitue la puissance comique. Godot parle du vide, mais surtout de l’increvable capacité de résistance des fourmis humaines, à travers mille péripéties tragico-burlesques – langagières, gymnastiques, balistiques.
  • La capacité de résistance des fourmis humaines

Je suis resté longtemps à distance de Godot. Le hasard d’une lecture m’a fait redécouvrir ce texte si mortellement vivant, si concret, si comique aussi. Mais cette retrouvaille est-elle un hasard aujourd’hui ? Notre monde n’est-il pas en train de s’enliser dans la confusion ?

Pour raconter une existence qui ne connaît plus ni forme, ni principe et dans laquelle la vie n’avance plus, Beckett a détruit à la fois la forme et le principe de la fable. Et la fable qui n’avance plus devient la fable appropriée pour dire la vie qui n’avance plus. Godot parle du vide, mais surtout de l’increvable capacité de résistance des fourmis humaines, à travers mille péripéties tragico-burlesques – langagières, gymnastiques, balistiques.

Nous avons voulu lire la pièce pas à pas (texte et indications scéniques), tout simplement, férocement. Nous en aurons bavé et nous aurons beaucoup ri, avec ce M. Beckett.

  • La presse

« On oublie trop souvent que Beckett est un grand auteur comique – même si le comique a pour fonction chez lui de souligner le tragique –, et Jean-Pierre Vincent et ses acteurs ont parfaitement ajusté l’équilibre entre l’émotion et l’humour. Mais toutes les dimensions de la pièce – existentielle, politique, prophétique, linguistique, cosmique… – se déploient avec une clarté impeccable, une précision musicale. » Fabienne Darge, Le Monde, 20 avril 2015

« Quoiqu’il en soit, en allant chercher du côté des clowns tristes que sont Laurel et Hardy et parfois Buster Keaton, la mise en scène de Jean-Pierre Vincent offre un moment de pur plaisir. La fragilité, la solitude, la tristesse de l’homme y font place à une tendresse poignante. Abbès Zahmani et Charlie Nelson (Vladimir et Estragon) composent un duo d’une finesse et d’une humanité inoubliable. » Laurence Liban, L'Express, 4 octobre 2015

« Jean-Pierre Vincent a parfaitement saisi cette question de la temporalité. Il y a dans le spectacle un sens du rythme proche du swing tel qu’on peut le trouver dans le jazz. La mise en scène nerveuse, épidermique, électrique presque, s’appuie sur une gestion diabolique des accélérations et des moments de latence. » Hugues Le Tanneur, Libération, 27 avril 2015

  • Note d'intention

Ce qui m’a porté à relire, ou plutôt à lire « Godot », c’est le sentiment intime, de plus en plus précis, de l’obsolescence programmée de l’Humanité, de l’intuition d’une « potentielle fin du monde » qui traverse parfois chacune et chacun d’entre nous. Quelle anticipation dès 1948, date de l’écriture de la pièce…

Ces deux types – clochards, clowns, philosophes sans Dieu, écho du couple Beckett… perdus dans l’ère du vide à l’époque même de la reconstruction du monde, rencontrant sur une vieille route le Maître et l’Esclave, déchets grotesques du « monde d’avant » ! Même pas tristes, un peu gais parfois, vivants.

Ils ne sont pas là parce qu’ils attendent : ils attendent parce qu’ils sont là… Nous sommes tous là, nous en sommes tous là. Il devient passionnant de lire cette tragi-comédie avec nos pensées d’aujourd’hui sur l’état du monde (et du théâtre).

Mais j’aimerais aussi retrouver le moteur d’origine, ce sentiment que Beckett se garde bien d’exprimer de façon directe : qu’on sort des horreurs et des charniers de 39-45, et qu’on entre dans l’ère de la fabrication industrielle de l’humain solitaire : et il faut bien y vivre pourtant… Ce n’est pas du théâtre de l’Absurde, idiote invention ! C’est l’affirmation fragile d’une résistance dans la débâcle. Évidemment, cette tragédie n’est pas morose ! L’héritage clairement avoué des burlesques américains traverse l’histoire de bout en bout : Keaton, Chaplin, Laurel & Hardy… La force comique de Beckett nous évite de visiter son oeuvre comme un musée qui prend la poussière.

Godot est une entreprise de destruction du vieux théâtre bourgeois, de ces scénarios, de son naturalisme et de ses effets : c’était une provocation, on a envie de retrouver cela aussi. Mais c’est en même temps un hommage jubilatoire aux lois les plus simples et les plus anciennes de la scène : coulisses à droite et à gauche, entrées et sorties, rampe, toilettes au fond du couloir ! Et tout cela se met à jouer !

J’ai parcouru avidement cette pièce comme une suite formidable de petites scènes très concrètes, espérantes et désespérantes, frappé par son usage radical du silence, par l’ambiance « planétaire » qui règne sur ce paysage. Il ne restait plus qu’à choisir soigneusement mes complices pour ce voyage… Et nous voilà partis…

Jean-Pierre Vincent

Sélection d’avis du public

Un peu terne... Le 23 décembre 2015 à 16h34

Il manque à ce spectacle remarquable un peu de folie. Mais il faut aller voir....

En attendant Godot Par Julien F. - 23 décembre 2015 à 11h56

La mise en scène allongé inutilement l'œuvre ...

Un classique brillamment revisité Par ClaudeM - 22 décembre 2015 à 08h18

une valorisation hors du commun d'un texte devenu classique . La mélancolie est renvoyée à l'arrière plan au profit de l'absurde et du sublime…

En attendant Godot Le 10 décembre 2015 à 09h36

Grande réussite de cette pièce tragique bien dans le temps Mise en scène très remarquable Acteurs parfaits

Synthèse des avis du public

4,3 / 5

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Un peu terne... Le 23 décembre 2015 à 16h34

Il manque à ce spectacle remarquable un peu de folie. Mais il faut aller voir....

En attendant Godot Par Julien F. (5 avis) - 23 décembre 2015 à 11h56

La mise en scène allongé inutilement l'œuvre ...

Un classique brillamment revisité Par ClaudeM (24 avis) - 22 décembre 2015 à 08h18

une valorisation hors du commun d'un texte devenu classique . La mélancolie est renvoyée à l'arrière plan au profit de l'absurde et du sublime…

En attendant Godot Le 10 décembre 2015 à 09h36

Grande réussite de cette pièce tragique bien dans le temps Mise en scène très remarquable Acteurs parfaits

Informations pratiques

Bouffes du Nord

37 bis, bd de la Chapelle 75010 Paris

À l'italienne Accès handicapé (sous conditions) Bar Gare du Nord Librairie/boutique Salle climatisée
  • Métro : La Chapelle à 119 m
  • RER : Gare du Nord à 259 m, Magenta à 374 m
  • Bus : Place de la Chapelle à 62 m, La Chapelle à 206 m, Gare du Nord à 256 m
  • Transilien : Gare du Nord à 259 m
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Plan d’accès

Bouffes du Nord
37 bis, bd de la Chapelle 75010 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 27 décembre 2015

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