Des Territoires (… D’une prison l’autre…)

Paris 20e
Spectacle annulé ou reporté
2h30

Des Territoires (… D’une prison l’autre…)

Une nouvelle parenthèse contenant toute la colère d'une fratrie coincée entre désir de fuir et réalité d'un quotidien, d'un monde, d'un héritage, qui la retient.
Quel type de révolution connaîtra le XXIè siècle ? s'inquiète Baptiste Amann. Il présente le deuxième spectacle de sa trilogie intitulée Des territoires, une nouvelle parenthèse contenant toute la colère d'une fratrie coincée entre désir de fuir et réalité d'un quotidien, d'un monde, d'un héritage, qui la retient.
  • Soulèvements

Quel type de révolution connaîtra le XXIè siècle ? s'inquiète Baptiste Amann. Auteur et metteur en scène invité pour la première fois au Théâtre de la Bastille, il présente le deuxième spectacle de sa trilogie intitulée Des territoires. Après (Nous sifflerons La Marseillaise), voici un nouveau sous-titre (...D'une prison l'autre...), une nouvelle parenthèse contenant toute la colère d'une fratrie coincée entre désir de fuir et réalité d'un quotidien, d'un monde, d'un héritage, qui la retient.

Lyn, Hafiz, Benjamin et Samuel sont réunis dans la maison de leurs parents morts. Passé le déni traumatique (sujet du premier volet), ils reviennent de l'enterrement et découvrent chez eux Lahcen et Moussa venus les prévenir qu'une violente émeute gronde dans le quartier. Contraints au confinement par la Mairie, les voici enfermés ensemble, à la fois protégés du monde et prisonniers du deuil et de la difficile relation à l'autre. Une certaine Louise Michel, militante activiste luttant contre le projet d'extension du centre commercial est également avec eux...

Indices d'un anachronisme qui traverse la pièce en parallèle, Louise Michel et les cris de l'émeute au-dehors font résonner l'écho de l'insurrection de la Commune (1871). Ce bref mais important soulèvement émanait de la volonté de changer le monde. Les six personnages vont alors glisser, d'une révolte à l'autre, et devenir les figures réelles et fantasmées de Théophile Ferré, Gustave Courbet, Élisabeth Dmitrieff, Élisée Reclus, Marie Ferré et Louise Michel.

Héritant de cette question non résolue du déterminisme social, Baptiste Amann choisit un territoire qu'il connaît bien, une cité peu radieuse, un pavillon témoin dans une résidence HLM et une famille banale, pour écrire une chronique sociale et politique actuelle. S'y croisent, sur un ton féroce et quotidien, des enjeux contemporains : démocratie, crise identitaire, racisme, solidarité...

Entouré de six admirables comédiens et complices rencontrés pour la plupart à l’École régionale d'acteurs de Cannes, l'auteur compose sur mesure des personnages bruts et sensibles. Alors qu'ils débattent de sujets qui les dépassent, on les découvre portant chacun un rapport à l'enfermement et la possibilité d'en sortir. En contrepoint de la violence du verbe et des situations, Baptiste Amann propose un espace sonore et visuel ouvert, dans lequel la poésie, le rêve et l'humour pourront doucement s'inviter...

Elsa Kedadouche

  • La presse

« Ce qui séduit ici, c’est la manière dont Baptiste Amann (...) s’avance sur ces territoires à la fois intimes, sociaux et politiques : sans aucun cliché ni manichéisme, avec toute la force d’une histoire et de personnages on ne peut plus vivants. Et pourtant, son écriture fiévreuse, poétique, n’a rien de platement réaliste. Sa mise en scène non plus, qui installe un univers légèrement onirique – ou cauchemardes (...) Ce spectacle, porté par d’excellents acteurs (...), affronte la complexité des questions identitaires. » Fabienne Darge, Le Monde, 4 octobre 2017

« Le théâtre de Jean-Baptiste Amann (...) est l'espace vivant des contradictions de son temps, des espoirs de sa génération. » Emmanuelle Bouchez, Télérama TT, 1er novembre 2017

«  Vers la fin de la pièce, on n'est plus dans le pavillon témoin mais à la «Convention des morts de la Commune». Ça vit, c'est drôle. » Libération, 27 octobre 2017

  • Note d'intention

Les trois volets de la trilogie intitulés respectivement « Nous sifflerons La Marseillaise », « ...D’une prison l’autre... » et « ...Et tout sera pardonné » sont tous trois sous tendus par le mouvement du deuil que l’on pourrait schématiser ainsi : « Déni », « Colère » et « Réconciliation »

Après un premier volet qui décrivait la fuite en avant de personnages en apnée, incapables de mesurer le traumatisme subi (la mort des parents), cherchant par tous lesmoyens à éviter le sujet, cette deuxième pièce est donc une pièce de colère.

Ce n’est pas pour autant que je vais chercher à mettre en scène une forme de chaos, à grand renfort de hurlements, de crises de nerfs, et d’explosions. Ce qui m’intéresse ici, c’est d’engager une mise en perspective des différentes valeurs de la notion d’enfermement, et d’observer à chaque fois comment l’influence de la colère peut y être vécue comme une malédiction ou au contraire, comme un principe rédempteur.

Si cette notion d’enfermement me paraît importante à traiter, c’est que notre époque semble opérer un grand écart impossible entre, d’une part, une aspiration mondialiste, reposant sur la transaction de flux financiers abstraits, l’émergence toujours grandissante de la réalité virtuelle, la globalisation des outils de communication et d’information dématérialisés, et de l’autre côté, l’expression d’un repli sur soi identitaire, politique et économique. L’opposition entre souverainisme et internationalisme a changé. La guerre froide est une histoire ancienne. Les « empires » continuent pourtant leurs entreprises de conquête idéologique (démocraties libérales vs états religieux ou dogmatiques) mais à l’intérieur, à une échelle réduite, d’autres cherchent non plus à conquérir, mais à « protéger ». La Grande-Bretagne est sortie de l’Union Européenne, des murs se dressent à nouveau en Europe de l’est, le populisme et le néo-fascisme sont les grands gagnants d’une Europe coincée entre les États-Unis et le Moyen-Orient.

Cette « réaction » ne contient pas que des valeurs délétères, nous pourrions parler également des aspirations décroissantes de sociétés qui cherchent à infléchir la course à la consommation, au progrès, dans laquelle s’est jeté le monde contemporain. Ou encore l’enjeu écologique qui voit se multiplier les micro-initiatives du réseau alternatif qui tentent de court-circuiter la logique de la macro-économie. Toujours est-il que nous retrouvons ici notre opposition entre ouverture et repli.

Ce sentiment d’être coincé dans un étau, en Europe, mais aussi en France, soulève des débats corrosifs sur les notions d’identité, d’héritage historique, de valeurs fondamentales, qui sont au cœur de ce projet de trilogie. Évidemment, ce qui vient d’être formulé ci-dessus n’est absolument pas une thèse indéniable, sûre d’elle et péremptoire. Elle n’est que l’impression subjective de mon rapport au monde. Aussi, la fiction est essentielle ici, pour rester à la mesure de mes personnages qui, comme moi, sont aux prises avec des sujets qui les dépassent.

Baptiste Amann

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