Décadence

du 23 novembre au 23 décembre 2005

Décadence

La lutte sans merci de deux couples pour l'amour, l'argent et le pouvoir. Quatre personnages entraînés, avec une joyeuse énergie et un sens aigu de la provocation, dans une suite de transgressions tramées dans la vengeance, le meurtre et le sexe… Entre vaudeville, satire sociale et tragédie shakespearienne, une pièce politique drôle, féroce, sensuelle et absolument réjouissante.

Une pièce politique drôle et féroce
Sur la mise en scène
Revue de presse

A travers le récit de la lutte de deux couples pour l’amour, l’argent et le pouvoir, empruntant tout à la fois au vaudeville, à la satire sociale et à la tragédie shakespearienne, Steven Berkoff, en privilégiant la théâtralité plutôt que la démonstration, écrit avec Décadence une pièce politique drôle, féroce, sensuelle et absolument réjouissante.

Steven Berkoff écrit Décadence en 1981. Margaret Thatcher dirige alors l'Angleterre. Premier Ministre de 1979 à 1993, la "Dame de Fer" résume elle-même son projet politique en une phrase : « Il n'y a pas de société, il n'y a que des individus ». Ce credo qu'elle a érigé pendant plus d'une décennie en idéologie semble bien dans Décadence s’être complètement émancipé de la politique pour s’étendre à l’ensemble de la société et régir la vie des gens. Décadence raconte la tragédie des sociétés d’abondance. L’humain comblé n’a plus à se soucier de ses besoins et devient un être de désirs sans fin aspirant à l’immortalité.

Avec une joyeuse énergie et un sens aigu de la provocation, Berkoff entraîne ses personnages dans une suite de transgressions jusqu’aux fondements de l'édifice social : ses interdits. Rien n’arrête leurs ambitions, leur désir de vengeance et de meurtre, plus rien ne règle leurs penchants aux caprices, à l'excès ou à la débauche. Berkoff joue avec la limite ; il la déplace et la fait reculer jusqu'au point où l'équilibre entre les exigences du désir individuel et de l'ordre social menace de rompre. Ce formidable élan de transgression transite chez Berkoff par la langue. Sous les coups de boutoirs d’une langue crue, triviale, brutale jusqu’à la méchanceté, d’une langue « scandaleuse », Berkoff nous ébranle pour mettre à jour une réalité autrement plus scandaleuse : la violence et l’hypocrisie qui fondent nos sociétés. Tout le dispositif d'inégalité, d'exploitation, de hiérarchie et de répression de la société est pris d'assaut, renversé, démonté, par une langue d'une extraordinaire liberté qui, elle aussi, s'autorise toutes les transgressions pour agir comme un révélateur.

Une langue formidablement tonique. Mélange baroque d'argot, de langage ordurier et de pure poésie, la langue de Berkoff explose d'érotisme, de cruauté et de lyrisme. Bien plus qu'une simple provocation, cette langue rageuse fiche en l'air joyeusement nos préjugés et nous communique quelque chose de l'énergie victorieuse du poète à se rendre maître de tout ce qui dans nos vies renonce, cède à la morale, à la norme et à l'hypocrisie, à tout ce qui se résigne et qui n'est pas volonté de vivre.

Gilles Martin

Traduction de Geoffrey Dyson et Antoinette Monod.

"Le monde est ma provocation. Je comprends le monde parce que je le surprends avec mes forces incisives, avec mes forces dirigées, dans la juste hiérarchie de mes offenses, comme des réalisations de ma joyeuse colère, de ma colère toujours victorieuse, toujours conquérante. En tant que source d'énergie, l'être est une colère a priori." Gaston Bachelard, Essai sur l'imagination de la matière

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Ce qui frappe immédiatement chez Berkoff, c’est son sens de la théâtralité et l’extraordinaire énergie qui se dégage de sa langue. Energie à la fois furieuse et joyeuse qui porte en elle une volonté subversive et en même temps une force de vie jubilatoire et communicative.

J’ai voulu retrouver cette énergie sur le plateau avec les acteurs en leur accordant le maximum de liberté dans un cadre le plus serré possible. L’espace de jeu est conçu comme un ring où s’affrontent les corps des acteurs et la langue de Berkoff. Sa dimension réduite permet d’organiser avec une grande précision chaque déplacement de sorte que, dans le jeu, la langue transite toujours par le corps. Le cadre « chorégraphique » stimule l’énergie des acteurs et organise la présence charnelle de la langue.

Ma première impression à la lecture de Décadence fut celle d’une expérience forte, presque brutale qui prend au corps. Il ne s’agit pas pour autant de brutaliser le spectateur, mais bien de donner au corps-en-vie de l’acteur la capacité d’éveiller le corps-en-vie du spectateur.

La démarche poétique de Berkoff me fait penser à Charles Baudelaire. Il y a cette volonté chez Berkoff, comme chez l’auteur des Fleurs du Mal, de faire luire la part la plus obscure de l'âme humaine : « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ».

La langue de Berkoff est crue et triviale mais elle échappe toujours à la vulgarité. Il nous faut retrouver dans le jeu des acteurs à la fois la violence et l’élégance de cette langue.

Gilles Martin

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"Portons un toast farouchement enthousiaste à la pièce Décadence mise en scène par Gilles Martin. Une écriture virtuose, d'une élégante irrévérence, soutenue sans faille par les comédiens Catherine Pello et Guy Vouillot." Aude Brédy, L’Humanité

"De la fracture sociale dont Chirac n'a pas rêvé dans ses pires cauchemars. Ne manquez pas les dernières secondes." Willem, Libération

"Ca secoue fort et ça laisse des traces après consommation : envoûtement créatif, talent des acteurs, dépouillement millimétré de la mise en scène, vertige du texte. Décadence ne laisse pas indemne." Denis de Mongolfier, Arte

"Une pièce virtuose interprétée par deux comédiens talentueux." Claire Baudéan, France Info

"Quand l'argot rencontre la poésie pure... Coup de chapeau à Gilles Martin, le metteur en scène. Une performance remarquable !" Elise Ménand, La Provence

"Langue crue, cruelle, violente. Gilles Martin met merveilleusement en exergue la crudité des propos, l’érotisme permanent, l’humour noir et la farce. Grâce à une mise en scène sobre et à deux acteurs - Catherine Pello et Guy Vouillot - capables de changer de registre avec une facilité déconcertante, il laisse le texte envahir la scène." Eric Glover, Courrier International

"Une Décadence magnifique et somptueuse. Du sublime enchâssé dans du vulgaire. Un grand moment !" Maud Serpin, Revue Spectacle

"C’est décapant et violent, poétique et sensuel, tonique et réjouissant. Catherine Pello et Guy Vouillot insufflent à ce texte une énergie incroyable dans une exquise théâtralité mise en scène par Gilles Martin." Sabine Pierrel, France Bleu Vaucluse

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Théâtre de l'Opprimé
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Spectacle terminé depuis le vendredi 23 décembre 2005

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