Contagion

Paris 19e
du 6 au 18 juin 2017
1h25

Contagion

Le nouveau spectacle de François Bégaudeau traite de la radicalisation des jeunes.
Le nouveau spectacle de François Bégaudeau traite de la radicalisation des jeunes. Au cours de trois face-à-face avec un adolescent, un journaliste et un auteur dramatique, un enseignant tente de répondre aux attentes des uns et des autres. Dès 12 ans.

A partir de 12 ans.

  • Le sujet de la radicalisation

Stéphane est professeur d’histoire. Supposé bien connaître les jeunes, il est diversement sollicité au sujet du soupçon de radicalisation qui plane sur eux. Au cours de trois face-à-face avec un adolescent, un journaliste et un auteur dramatique, il tente de répondre aux attentes des uns et des autres. Piégé par ce sujet toxique, son besoin de fuir devient vital.

« STÉPHANE – Je cherche une zone décontaminée. Une zone où il soit possible de penser à autre chose. Peut-être qu’il n’y en a pas. Peut-être que c’est trop tard. Que tout le monde est atteint, et qu’il n’y a plus de refuge pour la joie. Je cherche des mots nouveaux. Je veux des mots qui ne soient pas des poisons. Je ne veux pas ressasser, je veux converser. Je veux des conversations. » Contagion (Séquence 3 : Exflitration)

  • La presse

« Un duo maitrisé de bout en bout, d’où fuse de l’humour, aussi. Parfait. » Gérald Rossi, L’Humanité

« Une pièce en prise avec l’actualité. » Alexis Campion, Le JDD

« Un dialogue vivant avec une justesse, une finesse et un souci de sincérité de chaque instant. » Agnès Santi, La Terrasse

« Côme Thieulin témoigne d’une grande maîtrise de jeu. (…) Raphaël Almosni complètement habité par son personnage est très émouvant. » Evelyne Trân, Le Monde

« Riche, sensé, rythmé et sensible » Cécile Strouk, Rue du théâtre

« Un texte profondément bouleversant servi par une mise en scène à la fois sobre et « coup de poing ». » Ivanne Galant, RegArts

« Une pièce intelligente qui honore le théâtre pour ses valeurs d’humilité fait d’éphémère et de dialectique. » David Rofé-Sarfati, Toute la culture

« Riche, sensé, rythmé et sensible. » Cécile Strouk, Rue du théâtre

« On rit, on réfléchit, on entend un écho à nos débats et à nos interrogations et les acteurs sont remarquables. » Micheline Rousselet, SNES (Syndicat National des Enseignements de Second degré)

  • L'inconnu

A la suite d’une stupeur partagée par tous en janvier 2015, je me suis, comme beaucoup, interrogée sur le rôle et la place de la culture en général et du théâtre en particulier, en ces circonstances. Les débats, informations et lectures qui ont accompagnés cette réflexion m’ont plongée dans un désarroi où s’est accrochée en moi une formule : « nous mettons au monde des enfants inconnus dans un monde inconnu ». Le terme « inconnu » me paraissant alors le plus supportable pour envisager le monde de demain.

J’ai pu sortir de ma sidération en imaginant un projet de création qui coupe la parole à l’omniprésente évocation d’un désastre annoncé, un spectacle qui nous interroge ensemble, adultes et pas encore adultes, sur ce qui nous sépare et nous réunit dans un même mouvement. A contre-courant d’un didactisme ambiant intenable, j’ai rêvé de personnages qui osent douter de leurs rôles pour questionner précisément le lien de confiance et de curiosité indispensable à toute transmission de savoir et d’information.

Particulièrement attachée à la vérité que le théâtre fait tenir sur le fil tendu au-dessus du réel, je suis sensible à la nature autobiographique des œuvres que je mets en scène. J’avais rêvé d’adapter Entre les murs dès la sortie de son roman. Conquise par la vitalité et la finesse du style, la claire intelligence et l’humour de François Bégaudeau comme par la richesse et la singularité de son parcours de vie et d’artiste, il m’a semblé évident de faire appel à lui pour écrire le texte de ce projet. Lui, qui affectionne les contradictions et cultive ses doutes.

Je l’ai rencontré pour la première fois en mars 2016. Il a heureusement accepté cette commande et m’a proposé une première version de la pièce quelques semaines plus tard. Il l’a finalisée au fil des évènements, de nos échanges et lectures avec les acteurs. Contagion est tout ce que j’espérais, avec le supplément d’âme d’un auteur qui ne saurait être que dramatique et qui se livre ici pour tenter de nous délivrer.

Valérie Grail

  • Note d’intention

La rumeur court. Elle dit que la jeunesse se radicalise. Elle ne passera pas par moi. Je suis rationnel, j’ai lu des livres. Je suis armé. Cette rumeur c’est n’importe quoi, dis-je, et le dire la colporte. Et elle grandit. L’air est gorgé d’elle, charrie des complots. L’air est saturé de soupçons. Irrespirable. Et moi, corps conducteur à mon corps défendant, me voici intoxiqué.

L’image passe. Sur un écran ou sur un autre. Je vois des hommes en égorger d’autres. Je reçois l’image. Je tombe dessus, dis-je pour m’amender, mais c’est elle qui tombe sur moi. J’ai des références, et qui m’immunisent. Je dis : c’est juste une image. Et cependant je reste devant l’image réfutée qui s’imprime en moi. Je suis sidéré. J’en parle, tu en parles, nous en parlons, et pour dire qu’on ne doit pas s’y arrêter, et ainsi elle se répand. L’image prend, l’image incube. Moi d’ordinaire si incrédule je suis piégé.

Un homme parle. Il dit : nous sommes en guerre. Il n’y croit qu’à moitié. Peut-être y croit-il complètement, peu importe : le virus s’introduit dans le corps social. Tous en parlent, et l’idée fait son chemin comme une grippe. On s’inquiète. L’inquiétude des parents insécurise les enfants. La fébrilité passe de corps en corps. La fébrilité crée la peur qui crée le danger. Les hostilités sont déclenchées. Nous nous regardons de travers. Nous ne nous supportons plus. Moi qui m’aimais bien je ne me supporte plus.

Je cherche à m’échapper. Je cherche à me purger. Je cherche à dissiper les images, à assourdir les mots. Les images et les mots me poursuivent. Puis je les fuis, plus ils se rapprochent. C’est proprement infernal. Je voudrais penser à autre chose. Je voudrais penser. Je vais écrire une pièce. Elle tachera de parler autrement, plus longuement, plus précisément. Elle tachera de parler d’autre chose. Elle racontera trois segments de la vie d’un homme qui tache de parler d’autre chose. Et la chose insistera, comme toujours insiste ce qui est nié. L’homme ne réussira qu’à moitié. Il ne se sera purgé qu’à moitié. Au moins nous aurons essayé. Maxime.

François Bégaudeau

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Spectacle terminé depuis le dimanche 18 juin 2017

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