Carla Bruni

Carla Bruni sort enfin son quatrième album, Little French Songs. Depuis quelques semaines, on entend à la radio son hommage aux héros du Londres rock des seventies, Chez Keith et Anita – un Kodachrome des temps mythologiques. Voici la suite : des aquarelles rêveuses, des gouaches féroces, des confessions pastel, des encres vives...

Et si l’on parlait d’autre chose ? De musique, par exemple. De chansons sensibles ou insolentes, rêveuses ou fantasques. Du retour d’une artiste au premier plan. D’une auteure et compositrice dont l’empreinte marque son époque.

Carla Bruni sort enfin son quatrième album, Little French Songs. Depuis quelques semaines, on entend à la radio son hommage aux héros du Londres rock des seventies, Chez Keith et Anita – un Kodachrome des temps mythologiques. Voici la suite : des aquarelles rêveuses, des gouaches féroces, des confessions pastel, des encres vives...

On peut disséquer les textes à la loupe si l’on veut. Mais Carla Bruni aime rappeler que « la musique est ce qui parle le plus dans une chanson. Elle dit tout, et plus que le sens des mots. » Cette musicienne-là fréquente beaucoup de directions à la fois, dans le folk, la pop, la tradition de la chanson française ou des parages plus aventureux, servie par la réalisation de Bénédicte Schmitt.

La chanteuse reconnait – mieux, elle revendique – que beaucoup de ses chansons sont nées de l’évolution de sa voix : « J’aime prendre de l’âge. C’est très utile pour la voix. Elle change, elle s’approfondit, elle bouge avec la chair et avec l’âme. Elle m’ouvre de plus en plus de portes dans la musique. »

Elle slamme presque dans Pas une dame, chante à toute allure dans Le Pingouin ou Little French Song, murmure la ballade J’arrive à toi, retrouve ses accents folk dans Prière (Dieu sans foi)… Son art est beaucoup plus assuré et assumé qu’au moment de Quelqu’un m’a dit, premier album qui avait cueilli par surprise les médias et le public à l’automne 2002 – critique unanime et troisième vente d’albums de l’année 2003.

Depuis, sa vie et sa carrière ont connu des tours et détours puissamment romanesques. Tant et si bien que son quatrième album a un peu tardé. « D’habitude, on compose, enregistre, mixe et sort l’album d’un seul élan. Pour celui-ci, je me suis interrompue après l’enregistrement, début 2011. »

Little French Songs s’était enregistré chez Labomatic avec « des gars subtils », comme elle aime à le dire. On y entend l’élite de ces musiciens qui savent tout offrir sans jamais trop en faire : le violoncelle de Vincent Segal, les percussions de Denis Benarrosh, les guitares de Sébastien Martel, Freddy Koella et Taofik Farah, les basses de Dominique Blanc-Francard et Martin Gamet, le bugle, le piano et les arrangements de cordes de David Lewis, la kora de Ballaké Sissoko, le trombone et les arrangements de bois de Julien Chirol… Comme d’habitude, elle a enregistré ses voix chez elle, la nuit. Loin du vacarme et des contraintes.

Pendant ses années de palais officiels et d’obligations protocolaires, elle n’a pas cessé d’écrire. « J’ai eu des périodes sans aucune écriture qui étaient des moments très paisibles de ma vie et, inversement, des moments plein d’écriture alors que je n’en avais ni le temps ni la disponibilité d’esprit. En revanche, ça m’a manqué de chanter – pas devant les gens, mais ces quatre ou cinq heures chaque jour où je joue et écris. J’étais obligée de faire le dos rond. Et c’est difficile de jouer de la guitare en faisant le dos rond. »

Oui, une fois de plus, son disque lui ressemble. Elle chante ses doutes dans Prière, son mariage dans Mon Raymond, son état d’artiste dans Pas une dame, le deuil d’un ami cher dans Darling, son amour reconnaissant à la chanson française dans Little French Songs

Et Le Pingouin  ? Il en prend plein la tête, le gros oiseau qui ne vole pas : « Il cause comme on perd son chemin / Ni laid ni beau, le pingouin / Ni haut ni bas ni là ni loin / Ni froid ni chaud, le pingouin ». Qui est-ce ? Ni quelqu'un de particulier, ni un métier, ni un groupe en particulier. « Tout un tas de gens. Les malappris qui ne peuvent pas ouvrir la bouche sans dire quelque chose de désagréable. On a tous notre pingouin qui nous empoisonne. »

Oui, on la découvre teigneuse. « Mais suave », ajoute-t-elle avec gourmandise. En effet : elle aime plus la douceur que la rugosité, l’amour que la fureur, le don que la rapine… Et elle sème son disque de signes de reconnaissance aux musiques et aux maîtres qui l’ont accompagnée depuis toujours. Elle a mis en mots La Valse posthume de Frédéric Chopin et elle a adapté Douce France de Charles Trenet en italien. « J’ai été éduquée à la beauté par ma grand-mère, qui était française. C’est pourquoi j’écris des textes en français et non en italien. J’aime beaucoup la version qu’en a fait Carte de Séjour mais j’ai voulu adapter Douce France en étant fidèle à ma propre histoire comme à ce que dit Trenet. Le refrain est même traduit mot à mot, sauf que j’ai utilisé le mot speranza à la place de « tu m’as bercé d’insouciance ». Je veux tellement dire mon amour des chansons de Trenet. »

Notre culture populaire et ses Little French Songs donnent d’ailleurs son titre à l’album, avec son beau refrain : « Because we have de quoi frimer : we have Brassens, Brel and Ferré / We have Boris Vian, Barbara, Gainsbourg, Trenet, Prévert, Kosma »… Carla Bruni emmènera à l’étranger ce bagage d’admirations, puisque, pour la première fois, elle partira en tournée en France puis en Europe. Un autre moment dans une carrière singulière.

Ce défi-là fait-il peur ? Grand sourire. « Le courage, c’est l’affaire des peureux. Je suis très peureuse. »

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Spectacle terminé depuis le mardi 11 mars 2014

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