Cabaret Dada

Paris 6e
du 11 novembre au 30 décembre 2013

Cabaret Dada

Libre interprétation du mouvement mais fidèle à l’esprit Dada, ce spectacle musical retrace avec force et intensité toute la philosophie des intellectuels et artistes de l’époque à la curiosité insatiable et la créativité sans limite.

Avant-propos
Une époque de fer et de feu
Note d'intention
Note du scénographe

  • Avant-propos

En 1916, une poignée d’artistes se réunit à Zurich autour d’un certain Tristan Tzara, écrivain, poète et essayiste de langue roumaine et française, l’un des plus actifs propagandistes et fondateur du Dadaïsme, mouvement d’expression spontanée épris de liberté et de créativité, opposé à une société de l’époque ultra normée, conservatrice et bourgeoise...

Alors que la première guerre mondiale fait rage, ensemble, en un lieu clos, un cabaret (éthymologiquement petite chambre), ces intellectuels et artistes se mettent à réinventer un monde d’utopie. Le mouvement Dada est né et il traversera toute la première moitié du 20ème siècle...

A Paris lors des soirées dadas des années vingt dans lesquelles se retrouvent la haute société et les artistes, le champagne coule à flot, on convoque la presse pour une soirée de calembours, discours, diatribes et improvisations spectaculaires qui se succèdent dans la plus grande liberté. Ces soirées ont lieu dans les boîtes de Montparnasse, aux bals du comte de Beaumont, ou dans les cafés de saint germain des près. Plus tard le mouvement Dada fait des émules à Munich, Bruxelles, Berlin...

Le Dadaisme traverse une grande partie du siècle non pas comme une école mais comme un mouvement. Il s’agit de préserver la liberté de l’individu face au conformisme et à la contrainte sociale et historique.

Les expériences sensuelles d’Henry Miller et Anais Nin, la poésie à la fois provocatrice et sacrée d’un Pasolini, l’engagement de la prostituée écrivain genevoise Griselidis Real incarnent une posture qui se situe dans le prolongement d’un Tristan Tzara fondateur du mouvement.

Tout comme Tsara, Henry Miller, Anais Nin, Griselidis Réal ou Boris Vian aiment la vie et les rencontres. Ils avancent auréolés d’une atmosphère de fête et de musique. Mais cette fête, parce qu’elle est aussi foncièrement une révolte, est mêlée aux rumeurs de l’histoire, aux engagements et aux combats pour la liberté.

  • Une époque de fer et de feu

A partir de textes (Apollinaire, Desnos, Miller, Pasolini...) et de musiques emblématiques de l’époque (Weil, Schonberg, Menotti, Gerschwin, Poulenc...), une chanteuse, un pianiste et un écrivain évoquent tour à tour dans un cabaret redécouvert, la question du corps, du désir, de la mort, de la création, de l’amour et de la liberté. Lili Marlène est alors la chanson culte illustrant la lutte éternelle entre Eros et Thanatos.

De la poésie désenchantée d’un Guillaume Apollinaire ayant connu les tranchées, aux expériences sensuelles d’Henry Miller et Anais Nin en passant notamment par l’engagement de la prostituée Grisélidis Réal, il est question d’affirmer la liberté des trois protagonistes dans une époque de fer et de feu où le sentiment d’impuissance pourrait ressembler au nôtre aujourd’hui... La chanteuse, l’écrivain et le pianiste d’abord isolés chacun dans leur monde et leur questionnement, se croisent, se provoquent laissant libre cours à leur rébellion. Mais peu à peu l’amour apparait comme seul salut possible.

Libre interprétation du mouvement mais fidèle à l’esprit Dada, ce spectacle musical retrace avec force et intensité toute la philosophie des intellectuels et artistes de l’époque à la curiosité insatiable et la créativité sans limite. Dans une mise en scène enlevée et sensible, une sélection représentative de textes et d’oeuvres musicales offre un vibrant hommage à un mouvement onirique épris de liberté. Un voyage littéraire et musical d’une grande richesse dans l’univers du cabaret à travers l’Europe, de 1916 aux années 1950.

  • Note d'intention

Ce qui m’a séduite d’emblée dans le mouvement dada c’est que l’audace, l’impertinence, la révolte soient mises au service de la ,création en un geste de fidélité irréductible à la vie même. Ce mouvement garde ainsi son indépendance dans un siècle ou l’histoire pèse de tout son poids sur les individus.

Il m’est apparu ainsi tout à fait évident de m’adresser à Ludovic Selmi pour le piano car il allie la rigueur des grands récitalistes à la fantaisie d’un compositeur ouvert à de nombreux horizons, comme il le manifeste si bien , dans Un Américain à Paris de Gerschwin ou dans le Blues de la paperasse.

Richard Leteurtre était lui aussi le personnage qui s’imposait par son expérience théâtrale multiforme, sa curiosité insatiable et son esprit de recherche. Il allie à toutes ces qualités un brin de ressemblance à Tristan Tzara.

Nous avons voulu affirmer le triomphe de la pulsion de vie que nous retrouvons chez Kurt Weil, Menotti (dont l’écriture lyrique défie tous les systêmes autoritaires), ou Gerschwin, comme dans la chanson de Lili Marlène, ainsi que dans les extraits empruntés à Apollinaire ou Pasolini .

Si « la vie n’est qu’un frisson » comme l’énonce Pasolini, nous devons la vivre pleinement dans son intensité. C’est notre façon de répondre à une époque de haute culture que sa conscience d’elle même semble paralyser.

Les expériences humaines et créatrices que nous évoquons, témoignent face à notre sentiment de peur et d’impuissance, d’une véritable foi dans la vie. Le théâtre de Nesle, en plein coeur de Saint Germain si proche du Tabou, de la Rose Rouge, de l’Echelle de Jacob, avec sa jolie cave voutée m’est apparu comme une évidence pour revivre l’expérience Dada.

Blandine Jeannest de Gyvès, conceptrice.

  • Note du scénographe

Deux murs parallèles tracent, à peu de distance, un couloir serré, celui de la guerre inévitée, de face comme une ligne de front. L’un est rouge, de feu et de sang, l’autre gris lourd, de conséquences. La lumière les transperce, celle du lointain, de dos, d’hier ou celle de l’avant- scène, celle de l’avant-garde, celle de demain. Mais même les murs peuvent être ébranlés. Ils bougent, tremblent, tournent, pivotent.

Ils abritent, isolent, se font transparents, caressants, intimes. Cabaret vient du picard cabarete, petite chambre. Ils arrêtent, comme le plan de face qui naît alors dans la peinture. Ils construisent des volumes, des angles, des facettes, tels Picasso et son ami Braque pendant cette longue guerre.

Ils pivotent comme le grand tourniquet de la vie, comme la juste folie, nécessaire à toute société enlisée.

Jean Pierre Schneider

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Nesle
8, rue de Nesle 75006 Paris
Spectacle terminé depuis le lundi 30 décembre 2013

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