100 (Miniatures)

En 100 petits tableaux, on assiste à la comédie si humaine de nos semblables. De Philippe Minyana et Bruno Gillet, mis en scène par Mireille Larroche. Avec les musiciens de l'Ensemble 2e2m.
  • Résumé

Dans la ville les habitants vont, viennent, s’interpellent, vont au café, au travail, sortent, rentrent à la maison. Marie-Jo fait sa toilette, Alyette prend le bus, Jean-Marc a des problèmes de santé, Anne-Lise et André vont se séparer. En 100 petits tableaux, on assiste à la comédie si humaine de nos semblables. On se reconnaît. Ce sont nos voix qui parlent. On est dans une ville, identique à d’autres villes françaises, avec rues, cafés, maisons, bureaux. Vision éternelle d’une petite communauté qui vit, espère et patiente.

Direction musicale : Pierre Roullier
Avec les musiciens de l'Ensemble 2e2m.

  • Entretien avec le metteur en scène

Voici la première mise en scène que vous réalisez depuis que vous avez transmis la direction de la Péniche Opéra. Que représente, pour vous, cette nouvelle aventure ?

Mireille Laroche : Un bonheur authentique. Il est très agréable de concevoir un spectacle dans ces conditions-là, parce que les soucis pratiques ou les tensions que peut engendrer la gestion administrative d’une institution se sont évanouies. Totalement disponible, je reçois cette opportunité comme une grande chance. Je connais Bruno Gillet depuis les débuts de la Péniche Opéra, grâce à l’entremise du compositeur Claude Prey, qui est maintenant décédé, mais qui fut le premier créateur à nous rejoindre et qui nous a donné beaucoup. Bruno Gillet nous a présenté cette partition voici maintenant quatre ans mais j’avais envie de trouver le moment le plus juste pour la porter sur la scène. Alors, voyez comme il n’y a pas vraiment de hasard, il a fallu que je fasse un pas de côté pour que cette oeuvre prenne sa place au programme de la Péniche Opéra.

Dans quelle mesure 100 miniatures offre-t-il un regard spécifique sur notre époque ?

M.R.  : Depuis toujours, je pense que la création de théâtre musical n’a de sens qu’en lien avec la vie contemporaine. Le dramaturge Philippe Minyana, lors d’un travail en résidence à Roubaix, s’est installé dans un quartier difficile, excentré, périphérique. Il a construit 100 miniatures, dialogues entendus qui rendent compte de la vie quotidienne des gens qu’il a côtoyés à cette occasion. Bruno Gillet, compagnon de route du mouvement littéraire « L’Oulipo », l’a rejoint parce qu’il ne conçoit pas non plus la musique en dehors du réel. Ce spectacle propose donc la transcription musicale d’une situation sociale.

Mais il n’est pas construit sur une recherche esthétique, formelle, au contraire. Il ne présente pas des héros, des personnages exemplaires, mais des êtres comme vous et moi, tout simplement « des gens ». L’association de la musique et des mots rend compte d’une humanité en mouvement, qui résiste grâce à l’expression quotidienne des sentiments intimes. Nous sommes tous susceptibles d’être piégés par la violence ou les contraintes, mais nous devons rester des êtres humains sensibles. Ce n‘est pas en niant la réalité, ni même en versant dans le pathos que nous ferons avancer les choses.

Il nous faut rester vivant, défendre, face au cynisme, une attitude poétique. J’ai la conviction que c’est ainsi que nous pouvons contribuer à résoudre les grands problèmes de notre temps. C’est, bien entendu, ce qu’il m’intéresse de mettre en avant.

Propos recueillis par F.Casadesus

  • Extraits de l'oeuvre de Philippe Minyana

Miniature n°6 « Anne-Lise dit à Giselle il ne faut plus faire tes petits gestes quand tu mets tes carreaux pour lire ton canard plus parlotter blabla des heures avec Marina plus te râcler la gorge rerere quand tu demandes ci ou ça Giselle dit est-ce que c’est tout ? La clarté traître de cette journée lente passait plus vite qu’à son tour. »

Miniature n°47 « Sur la commode il y a l’armada de coquillages une Notre Dame de Lisieux ainsi que les portraits des petits gniards Kevin Yann pas oublier mes deux étains chopé soupière le galet de Roscoff l’éventail de Catalogne je me suis mariée en blanc mais j’avais pas de gants continuons photo de cérémonie donc Jeanine Jean-Georges 15 juin 56 Marie de Roseline aube blanche 72 ça va couci-couça ça c’est un pipeau (elle souffle dans le pipeau) je l’ai gagné à la foire ça m’emmerde la Toussaint je vais en Grande-Bretagne à la Toussaint ma fille me dit viens à Antibes j’ai fait le machin aux pruneaux tu en veux ah ce qu’on est bien chez toi (le machin aux pruneaux j’en ai repris deux fois) le temps ne passait pas et elle me fait tu veux de la prune »

  • A propos de la scénographie

Concevoir la scénographie de 100 miniatures comme un dispositif et non comme un décor. Traiter l’espace à la fois de manière intime et complètement éclaté. Le public et le privé ; le collectif et l’intime ; le plein et le vide. Des morceaux de vie ensemble, accolés. Donner à voir ces existences, simplement, un kaléidoscope de petites vies, Ces gens à la fenêtre, Comme chez Hopper ou Vermeer, Ces moments en suspens où le temps semble être une couleur ou une lumière.

Parler de solitude, montrer ces vies que l’on pourrait penser interchangeables. Montrer à la fois les similitudes générales et les différences intimes. Des petits êtres -croit-on- dans leur foyer/clapier/bonheur identiques. Tel une série d’enluminures, Un livre d’images, D’instants figés, De moments intimes.

Thibaut Fack - Scénographe

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Vingtième Théâtre

7, rue des Plâtrières 75020 Paris

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Spectacle terminé depuis le dimanche 19 avril 2015

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