Louis Nicolas Clérambault (1676-1749)

Compositeur, claveciniste, organiste, et le maître de la cantate française. Son père, Dominique (1644-1704), fut l’un des « vingt-quatre violons du roy » (la famille était au service des rois de France depuis Louis XI).

Louis Nicolas, élève de J.-B. Moreau et d’A. Raison (à qui il succéda à la tribune des dominicains de la rue Saint-Jacques), tint aussi les orgues de Saint-Sulpice (1715, après G. Nivers) & ceux de la Maison royale Saint-Louis de Saint-Cyr, fondée en 1686 par Mme de Maintenon, dont il fut le superintendant de la musique. À côté de huit Airs sérieux et à boire, il compose sept sonates et symphonies pour une ou deux violes et basse ; dans son Livre de pièces de clavecin dans la forme de la suite (1704), il se montre fervent partisan des goûts italien et français réunis. En 1713, il publie son Livre d’orgue, un classique des organistes (deux suites, 1er et 2e tons).

Ses cinq volumes de cantates (1710, 1713, 1716, 1720, 1726) traitent ordinairement de sujets classiques : Orphée, Médée, Léandre & Héro, Pygmalion, Polyphème ou allégoriques : Le Soleil vainqueur des nuages, pour le rétablissement de la santé de Louis XV.

En musique sacrée, outre l’oratorio Histoire de la femme adultère, pour quatre voix, deux violons & basse continue, il publie deux recueils de Chants et motets, cinq livres de Motets, un Te Deum. Sa musique est estimée pour sa grâce et sa sensibilité, mais aussi pour sa noblesse et sa fierté d’allure, sa polyphonie particulièrement pleine et riche.

Il eut une fille et deux fils, César François (vers 1705-1760) et Évrard Dominique (1710-1790), qui lui succédèrent comme organistes.