Cette comédie grinçante, satire enlevée sur fond de féminisme exacerbé, où les hommes comme les femmes en prennent pour leur grade, nous offre une vision cauchemardesque d'une société qui dérape. Derrière la loufoquerie, l'humour et la fantaisie, Jean Anouilh dénonce le mensonge social et les idéaux naïfs.

Cette pièce préfigure les vaudevilles, où, entre rires et larmes, des moments d’une sensibilité saisissante et des instants d’une infinie drôlerie se répondent avec une jubilatoire férocité. Ici, le jeu des comédiens se fait très alerte, avec une liberté de mouvements rappelant la saveur des farces italiennes.

Ce drame historique rencontra, à l’instar de Marion Delorme, une certaine hostilité qui entraîna sa chute. La pièce fut en effet interdite sitôt après la première représentation. Une fois encore, c’est l’image royale qui est attaquée, et bien que le régime politique ait changé, la critique appuyée de Hugo ne plaît pas : le dramaturge répondra de façon virulente dans sa “préface” du 30 novembre 1832.